La liquidité bancaire globale s'est établie à "681,71 milliards de dinars" au 31 janvier 2021, une indication inscrite dans les états financiers de la Banque centrale figurant au Journal officiel n°62 datant du 15 août dernier. La liquidité globale des banques a baissé au cours des neuf premiers mois de 2020, passant de 1 100,8 milliards de dinars à fin 2019 à 461,8 milliards de dinars à fin septembre 2020, corrélativement au déficit courant de la balance des paiements et aux impacts économiques de la pandémie de Covid-19, indiquait, en février dernier, la Banque d'Algérie dans un communiqué. Cette liquidité a commencé à s'améliorer au cours du dernier trimestre de 2020, sous l'effet des mesures de politiques monétaires décidées par la Banque d'Algérie en matière de baisse du taux des réserves obligatoires, de l'augmentation des seuils de refinancement des titres publics négociables, de l'allongement de la durée du refinancement de 7 jours à un mois et de la satisfaction totale des demandes de refinancement des banques. Ainsi, la liquidité bancaire a atteint 632,3 milliards de dinars à fin 2020. Le gouvernement tente de rassurer l'opinion publique et les chefs d'entreprise en annonçant, début juillet dernier, un programme de refinancement en vue de relancer l'économie. Pour beaucoup, ce programme devrait contribuer à "accroître la liquidité bancaire à court et à moyen termes" et à "augmenter" les crédits pour les entreprises et les ménages. Ce programme spécial de refinancement est mis en place pour une durée "d'une année", à compter du 1er juillet 2021. Il vient en soutien au programme de relance de l'économie nationale, selon le règlement 21-02 du 10 juin 2021 portant programme spécial de refinancement, publié dans le dernier Journal officiel. Le programme en question consiste en "des opérations de cession temporaire d'apport de liquidités effectuées à l'initiative de la Banque d'Algérie". Ces opérations portent sur des échéances de "douze mois, renouvelables à deux reprises". Le montant plafond alloué dans le cadre de ce programme, dont la mise en place est assurée par le Comité des opérations de politique monétaire de la Banque d'Algérie (Copm), est de "2 100 milliards de dinars", selon le règlement de la Banque d'Algérie. Selon le règlement, les effets que la Banque des banques accepte en garantie au titre d'opérations spéciales de refinancement sont "les obligations émises par le Trésor public", dans le cadre du rachat des crédits syndiqués. La liquidité bancaire devrait, par ailleurs, s'améliorer à la faveur de la reprise de la croissance économique. À mesure que l'économie reprend, nous nous attendons à sortir de la situation difficile liée à la liquidité. En effet, nous avons observé un rebond de la croissance durant le premier semestre 2021 (2,3% sur un an), souligne l'ONS. Le PIB hors hydrocarbures a enregistré un accroissement de 1,4% contre une baisse de 1,2% une année auparavant. En juin dernier, le ministère des Finances avait annoncé que la croissance économique de l'Algérie avait été revue à "la hausse et devrait se situer autour de 4,2% en 2021 (contre +3,98% dans la LF 2021)". Toutefois, rien n'est certain, car l'économie risque de faire face à des vents contraires considérables provenant à la fois du marché pétrolier dont les prix continuent de chuter et des limites des bilans des ménages dont le pouvoir d'achat a fortement baissé ces dernières années.