Le président de la République avait annoncé, début août, "l'augmentation de l'allocation chômage au profit des jeunes", soulignant que cette décision tend à "préserver la dignité du jeune Algérien et à interdire à toute partie de l'instrumentaliser à des fins politiques". Il avait, également, expliqué que "le véritable développement requiert du secteur privé un investissement soutenu par l'accompagnement de l'Etat et du Trésor public, mais qu'en attendant d'initier de telles actions, il a fallu prendre des décisions pour la prise en charge des jeunes en leur évitant d'être exposés à la politique politicienne". Il avait, par ailleurs, appelé les jeunes "à faire preuve de vigilance et à ne pas se laisser entraîner par des parties qui tenteraient de les enrôler". Une question se pose cependant : qui aura droit à cette allocation chômage ? Le projet de loi dont devrait discuter le gouvernement, dans les semaines à venir, mettra en place le cadre réglementaire permettant l'octroi de cette allocation, sur la base de critères définis. Aït Belkacem Mahrez, expert en ressources humaines, dans une déclaration à Liberté, explique qu'il s'agit là d'une initiative à "encourager" parce qu'elle contribuera à "aider" les jeunes au chômage. Il ajoute qu'un groupe de travail devrait faire des "propositions" et examiner les "critères" sur lesquels reposera cette allocation, tout en sachant bien que cela ne sera "pas facile", vu "l'ampleur" du marché noir. Et de se demander si l'on peut considérer les jeunes actifs sur le "marché parallèle" comme des "chômeurs devant bénéficier de l'allocation chômage" ? C'est une question "difficile", relève-t-il. Quel serait, par ailleurs, le coût de la mise en œuvre de cette formule d'allocation ? C'est là "toute la question qui importe", en réalité, fait observer Aït Belkacem. De son point de vue, il serait "compliqué" et "coûteux" de mettre en application une telle mesure dans u ne économie mal en point qui ne dispose pas de "suffisamment d'instruments de financement". De plus, poursuit-il, nous ne pouvons pas "compter sur la ressource fiscale" dans l'état actuel de l'économie. Aït Belkacem Mahrez note, en outre, que l'allocation chômage dont il est question est "différente" de l'assurance chômage qu'accorde la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), une institution qu'il connaît bien pour l'avoir dirigée pendant de longues années. Pour bénéficier de l'indemnité d'assurance chômage, il faut être régi par "un contrat de travail à durée indéterminée, être affilié à la Sécurité sociale durant une période cumulée d'au moins trois années, être adhérent et à jour des cotisations au régime d'assurance chômage depuis au moins six mois avant la cessation de la relation de travail, et figurer sur la liste nominative des salariés ayant fait l'objet d'un licenciement pour raison économique". Cette liste doit être "obligatoirement visée par l'inspection du Travail territorialement compétente". Autres critères : "Ne pas avoir refusé un emploi ou une formation de reconversion en vue d'un emploi, ne pas bénéficier d'un revenu procuré par une activité professionnelle quelconque, être inscrit comme demandeur d'emploi auprès des services compétents de l'Anem depuis au moins deux mois et résider en Algérie." L'indemnité d'assurance chômage est calculée en fonction du salaire de référence égale à la moitié du montant obtenu en additionnant le salaire mensuel moyen brut des douze derniers mois au Salaire national minimum garanti. Aït Belkacem Mahrez explique que des entreprises en difficulté peuvent user du "variable social" et permettre ainsi à des salariés licenciés de "bénéficier" de l'assurance chômage pour une période "d'un an au minimum" et "de trois ans au maximum".