“Le niveau général des prix a accusé une poussée significative.” C'est ce qui ressort de la note de conjoncture au premier semestre 2004 publiée par le ministère des finances. L'indice des prix à la consommation du Grand-Alger a enregistré en moyenne, au premier semestre 2004, une variation de + 4,7% contre 0,8% à la même période 2003, confirmant ainsi la tendance à la hausse enclenchée au second trimestre 2003, précise le document. Cette reprise de l'inflation s'est accélérée au cours des six premiers mois de l'année 2004, passant en moyenne de 2,6% fin décembre 2003 à 4,7% fin juin 2004, soit un rythme supérieur de 2,1 points de pourcentage. Les augmentations enregistrées proviennent essentiellement des produits alimentaires et des transports dont les taux d'inflation se sont situés respectivement à 6% et 11%. L'évolution des prix des produits alimentaires, enregistrée au cours du premier semestre 2004, provient des augmentations sensibles des prix des légumes frais et de la viande de poulet. Le niveau de l'inflation au premier semestre 2004 (4,7%) est proche de celui de l'année 2001 (4,2%) et constituent des pics par rapport à la tendance observée depuis 1997. Les facteurs explicatifs des deux poussées inflationnistes observées, note le document du ministère des finances, trouvent leur origine principalement dans le relèvement du Snmg et des revenus qui lui sont indexés, dans un contexte d'offre sans variation significative, en matière de légumes frais et de viande de poulet. Au plan macroéconomique, les tendances observées en 2003 se sont poursuivies au premier semestre 2004. Les équilibres macro-financiers se sont consolidés dans un contexte de raffermissement des cours du pétrole brut (28,94 dollars le baril au premier semestre 2003 et 34,20 dollars le baril au premier semestre 2004) conjugué à une demande mondiale en expansion. Au plan interne, les répercussions de cette conjoncture se sont traduites par des échanges commerciaux extérieurs se soldant par des excédents substantiels atteignant 6,7 milliards de dollars, fin juin 2004, et contribuant à la progression significative des réserves brutes de change dont le niveau est passé de 28,5 milliards de dollars, fin juin 2003, à 35,8 milliards de dollars, fin juin 2004. Le ministre des finances au cours d'une rencontre avec la presse avait affirmé que les réserves de change ont atteint 36,8 milliards de dollars fin août 2004. Stabilité du dinar officiel par rapport au dollar L'appréciation de 11,3% de la monnaie nationale par rapport au dollar des Etats-Unis et sa stabilisation par rapport à notre principale monnaie de paiement (l'euro) ont été observées. Le dollar s'est échangé en moyenne, au premier semestre 2004, contre 71,5 dinars et 79,6 dinars à la même période de l'année précédente. L'euro par contre s'est échangé contre 87,7 dinars, en moyenne au cours des six premiers mois de 2004. La note de conjoncture du ministère des finances souligne que les taux d'intérêt débiteurs se sont stabilisés à leur niveau du premier semestre 2003, dans la fourchette 6,5% - 9%. Le taux de réescompte (le taux de refinancement des banques) auprès de la Banque d'Algérie a, par contre, baissé de 50 points de base par rapport au premier semestre 2003, pour se situer à 4% à partir de février 2004. Cette baisse du taux de réescompte intervient après celle du mois de juin 2003, qui a fait passer le taux de 5,5% à 4,5%. Les taux d'intérêt débiteurs n'ont malheureusement pas suivi la baisse des taux de réescompte. L'évolution des taux de réescompte et des taux d'intérêt débiteurs montre un creusement de l'écart entre ces taux. Les importations se sont accrues de 22,4% passant de 6,682 milliards de dollars, fin juin 2003, à 8,179 milliards de dollars, fin juin 2004. La variation des importations par groupe d'utilisation montre que la progression la plus forte a concerné les biens de consommation industriels. Deux baisses du coût de dédouanement des marchandises sont intervenues en 2004. Il s'agit de la réduction de 12 points du droit additionnel provisoire dont le taux passe de 36% en 2003 à 24% en 2004 et de la suppression des redevances douanières (2,4%) en 2004, assises sur les importations ad valorem, et leur remplacement par un dispositif de tarification sans relation avec la valeur de la marchandise importée, nous dit-on. Les importations de produits alimentaires ont progressé de 20% sous l'influence notamment des laits et produits laitiers en accroissement de 40% par rapport aux importations du premier semestre 2003. La facture alimentaire demeure, cependant fortement influencée par les céréales et leurs dérivées dont le poids dépasse 40% des importations alimentaires. Les exportations, notent le document, se sont élevées fin juin 2004 à 14,87 milliards de dollars, atteignant un rythme moyen mensuel de 2,478 milliards de dollars, contre un rythme de 2,056 milliards de dollars au premier semestre 2003. L'essentiel de la ressource provient des hydrocarbures dont la part est de 97% dans les exportations globales. Les exportations d'hydrocarbures se sont élevées à 14,397 milliards de dollars américains, fin juin 2004 contre 11,972 milliards de dollars américains, fin juin 2003. Les exportations hors hydrocarbures ont progressé de 27,7%, passant de 368 millions de dollars, fin juin 2003 à 471 millions de dollars fin juin 2004. M. R.