“Le tronçon du CW 150, allant du lieu dit embranchement Mahiout-Larbi au pont de l'oued Bouhelou à Djemaâ Saharidj, est baptisé avenue Lachebi-Mokrane. Cette baptême sera définitive par décision de la commission de wilaya de baptisation dont l'officialisation sera sanctionnée par arrêté de du wali d Tizi Ouzou.” Cette décision a été prise par le président de la délégation communale de Mekla le 3 mars 1997. Huit ans après, la promesse est restée lettre morte en dépit d'incessantes interpellations des autorités par la famille du chahid. Ali, le fils, ne sait plus à qui s'adresser pour se faire entendre. Au commencement, la direction des moudjahidine lui a signifié que le dossier était bloqué par la commission de wilaya pour un motif qu'il juge insensé. “ C'est un chahid tombé dans l'Ouarsenis”, lui a-t-on expliqué. Révulsé par cette fin de non recevoir, M. Lachebi se résout à saisir le wali de Tizi Ouzou, par correspondance datée du 28 octobre 2003. Il déplore les ajournements successifs (4) du dossier de son défunt père. “Nous sommes sévèrement torturés par la commission de wilaya chargée des baptisations que vous présidez. Nous voyons là un désir d'humiliation qui ne répond à aucune logique”, relève-t-il De passage à notre bureau, M. Lachebi n'a pas mâché ses mots pour dénoncer cette injustice. “Le motif du blocage du dossier est politique. C'est tout simplement parce que son titulaire est un chahid de la wilaya IV historique”, assènera-t-il. À la veille de la commémoration de l'anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération, la famille Lachebi souhaite l'officialisation de la délibération prise en faveur de ce martyr. Dans le cas contraire, elle n'exclut pas l'éventualité de restituer tout simplement la médaille et le diplôme du chahid. Lachebi Mokrane, qui a pour nom de guerre “Mohamed el kabaili”, était membre de l'Armée de libération nationale (ALN) dans la wilaya IV. Il tomba les armes à la main en décembre 1960 à Béni Bouateb. A. T.