Suite à un premier essai portant sur la culture de trois de variétés de betterave sucrière (Mohican, Bernache et Turbata), mené par l'ITCMI (Institut technique des cultures maraîchères et industrielles) de Sidi Bel-Abbès sur trois parcelles élémentaires de 100 m2 chacune, les premiers résultats de la récolte obtenus mercredi dernier ont été encourageants, soit une estimation moyenne de 70 t/ha et des betteraves dont le poids de l'unité a atteint 12 kg. Selon Mme Mama Guellil, ingénieur agronome à l'ITCMI, ce résultat est le fruit d'un suivi régulier allant de la période optimale des semis, afin d'assurer un parfait développement de la plante de la betterave sucrière, notamment la racine, les travaux d'entretien tout en tenant compte des conditions édapho-climatiques pour un bon rendement de cette culture et la lutte contre les ravageurs (nématodes et insectes), les maladies à virus (mosaïque et jaunisse) et les affections cryptogamiques (mildiou de la betterave). S'agissant de la pluviométrie, l'ingénieur agronome de l'ITCMI a signalé que depuis le semis la pluviométrie n'a dépassé 10 mm, ce qui est très difficile en zone semi-aride, et ce, vu les références d'évaporation enregistrées préalablement dans la station. "La réintroduction de la culture de la betterave sucrière est possible dans notre région. D'ailleurs, les trois variétés expérimentées se sont mieux adaptées malgré les conditions exceptionnelles de cette campagne", a-t-elle expliqué. À ce propos, Omar Zeghouane, cadre du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, a déclaré à Liberté que le déroulement de cette récolte a été aussi une occasion pour la tenue d'une journée de sensibilisation et d'information destinée à tous les concernés par la culture de la betterave sucrière. "Dans la feuille de route du ministère de l'Agriculture, il y a plusieurs cultures qui sont en train d'être relancées au niveau national, dont le colza et la betterave sucrière. Pour cette dernière, il y a tout un programme et des objectifs pour la mise en place d'ici 2023 de 30 000 ha de betterave sucrière et l'installation d'usines de trituration pour obtenir le jus de sucre", a-t-il souligné. "Actuellement, nous n'avons que des raffineries et il n'y a pas de sucrerie. Les raffineries ne traitent que le sucre brut pour le raffiner puis le transformer en sucre blanc qui est importé puis mis sur le marché", explique-t-il, notant que "c'est à Sidi Bel-Abbès, à El-Tarf, à Biskra, à El-Oued, à Ouargla et à Adrar, ainsi qu'au niveau de deux instituts, à savoir ITCMI de Staouéli et l'ITIDAS de Biskra, qu'on effectue ces essais". Pour cela, "l'objectif est de lancer cette culture mais il faut aussi que les agriculteurs sachent comment cultiver la betterave sucrière, l'entretenir et la produire". En ce sens, le même responsable poursuit : "Il nous faut aussi du matériel spécifique pour cette culture et des usines de transformation pour lesquelles des dossiers d'investissement ont été déposés à l'office national de développement de l'agriculture industrielle en terre saharienne. Il y a aussi des opérateurs qui sont intéressés par la culture de la betterave sucrière, le colza et le maïs dans le sud du pays. Pour ce qui est du nord du pays, il y a l'ONTA qui s'occupe de tout ce qui est concession." Pour sa part, Raouf Ghezaz, directeur général de l'ITCMI de Staouéli, a signalé que le ministère a établi dans la nouvelle feuille de route 2020-2024 l'introduction de la betterave sucrière.