La mise en place d'une "veille normative et réglementaire" devrait permettre aux produits algériens d'intégrer au mieux le marché de l'export. Lors d'un séminaire sur la "normalisation" et le "commerce extérieur" organisé, hier à Alger, le Conseil national, économique, social et environnemental (Cnese) a appelé à la mise en place de règles "normatives" à la hauteur des "exigences de transformation de l'économie nationale intégrée dans l'économie mondiale". Dans un discours lu en son nom par le secrétaire général du Conseil, Mohamed El-Amine Djafri, le président du Cnese, Rédha Tir, a estimé que la mise en place d'une "veille normative et réglementaire" devrait permettre aux produits nationaux "d'intégrer au mieux le marché africain et, par extension, le marché international, de détecter l'information à caractère stratégique, d'identifier les menaces, de saisir les opportunités qu'offre le marché international". Rédha Tir a, par ailleurs, mis en exergue, à travers ce discours, "l'importance" que revêt la coopération interafricaine dans le cadre de la "Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)", ajoutant : "Nous devrons identifier de nouvelles modalités de coopération entre les institutions spécialisées en normalisation et accréditation, afin d'optimiser leur rôle dans la modernisation de l'industrie africaine et de promouvoir les exportations des pays membres de la Zlecaf dans le respect des normes internationales et à travers l'instauration de normes commerciales africaines communes." Maddi Hassina, directrice d'études au Cnese a expliqué que la normalisation permet de "garantir une organisation optimale de la production, de réduire les coûts et de faciliter l'accès aux marchés internationaux, d'accroître la compétitivité des entreprises à l'échelle locale et internationale...". Noureddine Boudissa, directeur général de l'organisme algérien d'accréditation Algerac, a indiqué que l'Algérie devra mettre en place près de "240 laboratoires de contrôle de la conformité, afin que l'Etat puisse réguler, contrôler et valoriser le produit national". Noureddine Boudissa "s'est félicité" de la proposition du gouvernement de créer un "réseau multidisciplinaire" en matière de qualité et de conformité. Dans son plan d'action, l'Exécutif s'est, en effet, engagé à "renforcer les capacités analytiques des 45 laboratoires d'analyses, ainsi que le rôle du Laboratoire national d'essai dans la finalisation de la cartographie nationale du réseau de laboratoires et sa numérisation". Dans ce cadre, il est prévu la mise en place de "l'Agence de sécurité sanitaire des aliments, l'acquisition de huit laboratoires mobiles pour renforcer le contrôle de la qualité des produits alimentaires et autres dans les ports et aéroports et postes- frontières". L'Exécutif promet, par ailleurs, de "continuer la mise en œuvre du programme d'accréditation des laboratoires du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations qui prévoit, notamment, l'accréditation de 15 laboratoires d'ici à la fin d'année 2021". Noureddine Boudissa a rappelé que l'organisme qu'il dirige jouit d'une "reconnaissance internationale". Algerac étant reconnu au niveau européen, les normes appliquées en Algérie pourront désormais être reconnues en Europe. Et, par conséquent, le marché européen pourra autoriser l'accès aux produits algériens sans les soumettre aux analyses d'expertise. Halim Recham, directeur général de Global Standards 1 Algérie (GS1), estime, lui, que le système des standards fournit une "meilleure traçabilité de la chaîne logistique", ajoutant que ce système devrait être revitalisé pour devenir un "passage obligé et utile" pour les entreprises qui veulent "intégrer le marché mondial". Cet outil standard, poursuit-il, permet d'appliquer les bonnes pratiques en matière de "codification" et de "traçabilité" des produits.