Le Parti des travailleurs (PT) n'a pas encore pris la décision de participer ou pas aux prochaines élections locales prévues le 27 novembre prochain. Le comité central du parti réuni hier en session ordinaire a choisi de temporiser et de charger le bureau politique de poursuivre le débat sur cette question avec les militants et les citoyens. Dans un communiqué rendu public, le parti de Louisa Hanoune estime que "les arguments plaidant pour la participation tout comme ceux qui plaident pour la non-participation du parti sont fondés et légitimes, et partent des mêmes soucis, à savoir : la participation pourra-t-elle apporter l'aide politique à la majorité pour qu'elle exprime ses aspirations avec, en tête, la rupture avec le système hérité du modèle de parti unique toujours en place et qui constitue le plus grand danger pour le pays ?". Les membres du comité central du PT considèrent qu'à "la différence des deux Chambres du Parlement qui, dans le cadre du régime actuel, sont une courroie de transmission des politiques de l'exécutif", les collectivités locales, notamment les APC, "ont un rapport direct avec la vie des citoyennes et des citoyens qui ont la possibilité d'interpeller leurs élus locaux, de se mobiliser pour leur adresser leurs revendications et leurs exigences", estimant, par ailleurs, que "la question des élections étant d'ordre tactique", "ne touchant pas aux principes du parti, à son indépendance à l'égard du système, du régime et du pouvoir en place". En parallèle, le comité central a, également, décidé, "conformément aux traditions du parti", d'entamer les opérations légales de préparation matérielle des élections. "Conscient de l'absence de garanties réelles imposant le respect de la volonté populaire, du cadre juridique régressif porteur de décomposition politique que consacre le dispositif législatif actuel relatif aux élections, plus généralement de l'absence des conditions politiques et sociales à même de permettre l'exercice du libre arbitre de chacune et chacun, tenant compte de l'échec des précédents scrutins organisés depuis 2019, le comité central considère que la discussion autour des élections locales revêt un caractère exclusivement politique, en rapport avec l'urgente nécessité de dégager les voies et moyens politiques susceptibles d'aider la majorité à ouvrir une issue à la nation par la mobilisation indépendante", lit-on dans le communiqué. Evoquant la situation générale du pays qu'il a passée au crible, le PT constate "un délabrement généralisé des conditions de vie de la majorité confrontée à toutes sortes de privations, aux pénuries d'eau sans précédent depuis 30 ans, à l'explosion du chômage, à une flambée assassine et continue des prix des produits y compris locaux de consommation courante, notamment alimentaires, les fruits et légumes, la volaille, les pâtes alimentaires...". Il alerte dans ce cadre "contre ce cours d'une extrême violence, qui suscite d'ores et déjà la colère des populations et des couches vulnérables". Concernant les derniers incendies, le comité central du PT n'a pas hésité à pointer du doigt "l'incurie établie du gouvernement" face "aux incendies dévastateurs" qui "ont fait des victimes, provoqué des dégâts matériels et plongé dans la pauvreté et le dénuement les populations sinistrées".