La patronne du PT a estimé que la démission du gouvernement lors de deux événements dramatiques qu'a vécus le pays, à savoir la dernière vague de la Covid-19 et les incendies, est la preuve d'une "défaillance" insurmontable de l'Exécutif. La succession des événements qu'a connus le pays ne relève pas du hasard. C'est le constat fait, hier, par Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du comité central du parti. Mme Hanoune a abordé tous les aspects de la situation, en mettant l'accent sur celle, interne, qui semble, selon ses dires, "chaotique", compte-tenu, a-t-elle précisé, "d'une démission quasi totale de l'Exécutif". Dans ce capharnaüm, Mme Hanoune a décelé une sorte de volonté qui tend à provoquer le désastre. Pour elle, "des événements s'enchaînent d'une manière étrange". De son postulat, il ressort "les incendies dévastateurs", "la pandémie de Covid-19" et "l'horrible assassinat de Djamel Bensmaïl". Un hasard ? Mme Hanoune n'y croit pas trop, car elle s'est interrogée sur cette succession qu'elle ne met surtout pas dans le registre du hasard. Ce qui amène la patronne du Parti des travailleurs à mettre en garde "contre l'instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme" à travers "les amalgames et la généralisation". Dans sa lancée, elle a évoqué d'autres crises qui, selon elle, confortent ces doutes. "La crise du pain ordinaire, les coupures systématiques d'eau, le rétropédalage du ministère de l'Education nationale sur l'enseignement de tamazight, l'annonce de l'ouverture des capitaux d'entreprises publiques des transports aérien et maritime, le maintien du confinement dit sanitaire, la pénurie de médicaments et les risques qui pèsent sur la rentrée scolaire et universitaire..." sont les indices qui poussent vers une explosion sociale. Sur cet aspect, Mme Hanoune a estimé que la démission du gouvernement lors de deux événements dramatiques qu'a vécus le pays, à savoir la dernière vague de la Covid-19 et les incendies, est la preuve d'une "défaillance" insurmontable de l'Exécutif. Toutefois, la SG du PT s'est réjouie de l'élan de solidarité "spontané" né, a dit Mme Hanoune, "pour pallier les graves manquements du gouvernement". "Il est anormal que ce soient des citoyens et la diaspora qui se mobilisent pour venir en aide à la fois aux victimes des incendies et aux personnes atteintes de coronavirus", a-t-elle souligné, considérant sur ce point que "les responsabilités politiques sont connues". "L'élan de solidarité était un acte politique majeur qui s'inscrit en porte-à-faux avec le système", a-t-elle dit, estimant qu'il s'agissait d'une adhésion rapide et spontanée qui a pallié l'absence du gouvernement. Revenant sur "le confinement dit sanitaire", Mme Hanoune a souligné que cette "décision" et d'autres "nourrissent la violence, la misère, la harga, la mendicité et la drogue". Elle dénonce "des solutions qui n'ont aucun impact sur la réalité et une politique de fuite en avant". "L'Exécutif a choisi de responsabiliser le citoyen et la diaspora pour équiper les hôpitaux qui sont initialement financés", a-t-elle dit. S'agissant des élections locales prévues pour le 27 novembre prochain, Mme Hanoune s'est dit "ébahie" par cette annonce, alors que la situation ne s'y prête nullement. "C'est un fait étonnant que de convoquer le corps électoral, qui ne relève pas des soucis des citoyens", a considéré Mme Hanoune, qualifiant l'annonce "de pratiques étranges", compte-tenu "de la plaie des incendies et de la pandémie qui est toujours béante". "C'est un échec annoncé", a-t-elle anticipé. Quant à la participation ou pas de son parti, elle indique que le bureau politique du PT se penchera "avec responsabilité et lucidité" sur cette question.