Les mandataires de Belbacha croient que les Etats-Unis rapatrieront bientôt Belbacha et six autres algériens. Craignant d'être torturé, l'Algérien Ahmed Belbacha aurait demandé à rester à Guantanamo en attendant qu'un autre pays daigne l'accueillir. La Cour suprême américaine a refusé d'accéder à sa demande. Agé de 38 ans, Belbacha est l'un des 7 détenus algériens de Guantanamo qui sont sur le point d'être remis aux autorités algériennes. Il a fui l'Algérie en 1999 et a demandé l'asile en Grande-Bretagne. Il a été arrêté au Pakistan et détenu sur la base navale américaine à Cuba depuis février 2002. Il est aujourd'hui désigné comme un «ancien combattant ennemi», un statut qui autorise son renvoi en Algérie. Cependant, il refuse d'être rapatrié. Son avocat a même fait appel de la décision de l'extrader vers l'Algérie, sous prétexte d'être torturé. Vendredi, la plus haute juridiction américaine a rejeté son recours, sans explication, tout comme elle avait fait en mai pour un détenu libyen, Abdul Ra'ouf al-Qassim, qui se trouve encore à Guantanamo. Le gouvernement américain assure qu'il ne renvoie aucun détenu avant d'avoir reçu l'assurance qu'il serait bien traité. Des avocats et des associations ont régulièrement dénoncé cette position comme hypocrite. S'exprimant récemment sur le sujet, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaiz, a déclaré que les 17 Algériens détenus à Guantanamo seront jugés en Algérie après leur transfert sur le territoire national par les Américains. «Leur procès se déroulera en Algérie, conformément à la loi algérienne, dans le cas où ils sont reconnus coupables d'un quelconque crime sans condition ni contrainte de quelque partie que ce soit», a-t-il souligné. Par ailleurs, lors d'une conférence-débat tenue, récemment, au siège de l'ambassade US à Alger, le directeur principal des détenus, M.J.Alan Liotta, et la sous-directrice du bureau des investigations sur les crimes de guerre, Mme Sandra Hotgkinson, ont tous deux indiqué que leur pays veut avoir la garantie que «les combattants ennemis», une fois dans leurs pays, ne constituent plus de menace contre les States ou leurs alliés. Les Etats-Unis ont transféré dernièrement deux détenus du centre de détention de Guantanamo (Cuba) vers la Tunisie et quatre vers le Yémen. Après les départs des six détenus, le nombre de prisonniers à Guantanamo est désormais d'environ 375, indique le Pentagone. 80 détenus attendent encore leur transfert vers leur pays d'origine, soit pour être libérés, soit pour continuer à y purger leur peine de prison. Certains parlent, également, de discussions qui sont en cours avec d'autres pays pour l'extradition, non seulement des Algériens mais de l'ensemble des prisonniers vers leur pays d'origine. A l'exemple de la Grande-Bretagne qui a demandé la libération de cinq hommes actuellement incarcérés à Guantanamo. Ces hommes ne possèdent pas la nationalité britannique mais avaient des liens avec le Royaume-Uni en tant qu'anciens résidents, a précisé le Foreign Office. Les cinq détenus sont le Saoudien Chaker Aamer, le Jordanien Djamil el Banna, l'Algérien Abdennour Sameur, le Libyen Omar Deghayes et l'Ethiopien Binyam Mohamed. Sandy Hodgkinson, chargée au Pentagone des affaires concernant les détenus, a déclaré qu'un conseil militaire avait déjà jugé que l'un des détenus pouvait être rapatrié. Elle n'a pas donné son identité ni dit quel était son pays d'origine. Mais elle a indiqué qu'il ne pouvait y être renvoyé parce que ce pays n'avait pas donné de garanties crédibles concernant le traitement qui lui serait réservé. Notons que le président américain George Bush avait émis le voeu de fermer cette prison militaire américaine située à Cuba. Il avait estimé également que les réticences d'autres pays à prendre en charge les suspects détenus à Guantanamo, retardaient la fermeture de cette prison controversée.