Des discussions entre les gouvernements algérien et américain sont toujours en cours. L'affaire des prisonniers algériens internés dans la prison américaine de Guantanamo, continue d'alimenter l'actualité nationale. Hier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, est revenu sur le sujet. «Une délégation d'experts algériens s'est déplacée sur les lieux pour vérifier l'identité des prisonniers», a-t-il révélé en marge de la cérémonie de remise des prix aux détenus lauréats du Bac et du BEM, au centre de rééducation et de réadaptation d'El Harrach. Le ministre a ajouté, par la suite, que parmi les 26 détenus, 9 ont une double nationalité. «L'affaire de l'un d'eux, de nationalité algérienne, a été réglée», précisera le ministre. Les prisonniers algériens ont été arrêtés à partir de la fin 2001, en Afghanistan et au Pakistan (19), en Georgie (1) et en Bosnie (6) avant d'être déportés vers la base militaire de Guantanamo. Ce centre de détention a été ouvert en janvier 2002 pour y détenir des individus soupçonnés par les Etats-Unis de liens avec Al Qaîda ou les talibans. Des sources proches de l'ambassade des Etats-Unis ont révélé, récemment, que ces prisonniers algériens ne seront pas tous automatiquement extradés vers l'Algérie. Des discussions entre les gouvernements algérien et américain sur ce sujet, ont été également confirmées. Le ministre de la Justice parle de négociations, toujours en cours entre les deux parties. Lors d'une conférence-débat tenue, récemment, au siège de l'ambassade US à Alger, le directeur principal des détenus, M.J.Alan Liotta, et la sous-directrice du bureau des investigations sur les crimes de guerre, Mme Sandra Hotgkinson, ont tous les deux indiqué que leur pays veut avoir la garantie que «les combattants ennemis» une fois dans leurs pays ne constituent plus de menaces contre les States ou leurs alliés. Les Etats-Unis ont transféré dernièrement deux détenus du centre de détention de Guantanamo (Cuba) vers la Tunisie et quatre vers le Yémen. Après les départs des six détenus, le nombre de prisonniers à Guantanamo est désormais d'environ 375, indique le Pentagone. Environ 80 détenus attendent encore leur transfert vers leur pays d'origine, soit pour être libérés, soit pour continuer à y purger leur peine de prison. Entre 60 et 80 détenus doivent être traduits devant un tribunal d'exception. Le président américain George Bush avait émis le voeu de fermer cette prison militaire américaine située à Cuba. Certains parlent, également, de discussions qui sont en cours avec d'autres pays pour l'extradition, non seulement des Algériens mais de l'ensemble des prisonniers vers leur pays d'origine. L'extradition se fera après l'étude de la situation de chacun d'entre eux. Sur ce même sujet, le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci, qui est intervenu sur les ondes de la chaîne internationale Radio Algérie internationale, s'est montré lui aussi optimiste quant au dénouement rapide de cette épineuse question. M.Belaïz a souligné, à la fin, que le sort de ces prisonniers, lorsqu'ils seront extradés vers le pays, sera scellé par la justice. A en croire les déclarations des avocats, les Algériens détenus de Guantanamo auraient exprimé «leur crainte de subir des mauvais traitements s'ils sont renvoyés dans leur pays d'origine».
