Même si actuellement la météo n'est pas clémente, on estime que les mois de septembre et d'octobre sont propices à d'autres arrivées possibles par mer des harraga algériens en particulier. Septembre semble obéir aux mêmes schémas migratoires que les huit premiers mois de l'année en cours puisque les côtes espagnoles restent toujours en ligne de mire des harraga algériens. L'un des plus importants spécialistes de la question de l'émigration clandestine en Espagne, Francisco José Clemente Martin, a indiqué, hier, sur sa page Facebook qu'en l'espace de ces 72 dernières heures, plus de 700 personnes, dont des femmes et des enfants, sont arrivées à Almeria, à Murcie, à Alicante et aux îles Baléares sur 60 embarcations de fortune. Cette source, considérée comme fiable de l'observation du flux migratoire au sud de l'Espagne, a ajouté que ces clandestins, dont 90% sont de nationalité algérienne, ont été soit interceptés, soit sauvés par la Garde civile et les gardes-côtes espagnols. Les premiers examens médicaux des rescapés ont révélé de nombreux cas positifs à la Covid-19 parmi eux. À Almeria et à Murcie, 60 personnes ont été placées sous assistance sanitaire et plusieurs hospitalisations ont été enregistrées, apprend-on encore, alors qu'un clandestin, déjà identifié, semble avoir trouvé la mort en débarquant sur les côtes d'Almeria. Selon Francisco José Clemente Martin, la grande majorité de ces clandestins sera libérée dans les prochaines heures ou prochains jours. Si le nombre de ces interceptions est comptabilisé, il affirme que celui des personnes qui ont pu entrer en Espagne en échappant au maillage sécuritaire pourrait être plus important. Cependant, les statistiques sur les disparus en mer ne sont toujours pas connues. Pour rappel, et d'après le rapport annuel de l'ONG espagnole "Caminando Fronteras", 231 harraga algériens sont morts noyés, en 2020, en tentant de traverser la mer Méditerranée pour rejoindre l'Espagne. L'ONG, qui surveille les flux migratoires, a recensé 23 naufrages sur la route menant des côtes algériennes vers les côtes des îles Baléares et d'Almeria. Selon la même source, au total, 2 170 migrants sont morts en tentant la traversée vers l'Espagne contre 893 en 2019, soit une hausse de 143%. Même si actuellement la météo n'est pas clémente, le membre du Centre international pour l'identification de migrants disparus (CIPIMD) estime que les mois de septembre et d'octobre sont propices à d'autres arrivées possibles par mer des harraga algériens en particulier. Pour rappel, le CIPIMD est principalement chargé de rechercher les familles de clandestins décédés noyés sur les côtes espagnoles, afin que leurs familles puissent les enterrer dans leur pays. Francisco José Clemente Martin rappelle que les gardes-côtes espagnols sont intervenus pour sauver 11 embarcations en situation d'urgence. Dimanche dernier, ils ont récupéré une patère transportant 11 harraga qui dérivaient, puis ont secouru 15 autres clandestins algériens en détresse au large des îles Baléares. 24 heures plus tôt, 15 harraga ont été également secourus par les gardes-côtes avant d'être débarqués au port d'Almeria. Pour rappel, l'Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes (Frontex) avait indiqué que plus de 67% des migrants illégaux, qui ont foulé le sol espagnol en juillet dernier, sont des Algériens. Dans un rapport publié le 12 août dernier, on apprend que plus de 7 000 harraga ont débarqué en Espagne avant la fin de ce mois de juillet à travers 1 380 expéditions illégales recensées. La même source a souligné que les harraga algériens représentaient les deux tiers des arrivées sur les côtes espagnoles.