RESUME : Un mois après, Samir emmène Mouna chez la gynécologue. L'échographie les rassure. Le fœtus se développe bien. Ils sont heureux et émus. Mais la joie de Mouna s'envole en voyant ses beaux-parents. Elle ne saute pas de joie en se retrouvant en face de sa belle-mère, en particulier… Mais quand êtes-vous rentrés ? demande Fathma, à son fils. - Hier soir, ment-il. - Pourquoi n'avez-vous pas appelé ? - On venait juste d'arriver et on était fatigué, dit-il. Que faites-vous en ville ? - On a été voir ton cousin Maâmar. Il a fait un accident de travail, lui apprend son père. Il s'en est sorti avec une fracture à la cheville. On a cru que c'était plus grave. - Mais vous, d'où venez-vous ? Que je sache, tes beaux-parents n'habitent pas ce quartier, remarque sa mère. - En effet, répond Samir en ouvrant les portières de la voiture. On avait rendez-vous quelque part. J'ai la joie de vous apprendre que vous serez bientôt grands-parents. - Mabrouk ! dit Ali en embrassant de nouveau Mouna. J'espère que ce sera un garçon. - Merci père. Je vous emmène à la maison pour prendre le café, décide Samir. Allez, montez. Mouna s'assoit à l'arrière avec sa belle-mère. Elles ne s'échangent pas un mot durant tout le trajet jusqu'à la maison. Dans le rétroviseur, Samir peut voir sa mère regarder sa femme du coin de l'œil. Il regrette que les choses ne se passent pas mieux entre elles. La vie aurait été plus facile à vivre. Si seulement elle pouvait apprécier à sa juste valeur l'événement. Dans leur quartier, il s'arrête à hauteur d'une pâtisserie et descend acheter des gâteaux. Sa mère en profite pour dire à Mouna : - Je me demande comment tu as pu lui faire croire que c'est le sien. Mais ne te réjouis pas vite. Un jour, je lui ferais entendre raison. - Qu'est-ce que tu dis ? lui demande Ali en se tournant vers elles. - Elle me félicitait, répond Mouna. J'ai de la chance d'avoir une belle-mère aussi gentille. Sans ses vœux de bonheur et de paix, je n'aurais jamais eu ce que je voulais. - Si Dieu m'avait écoutée, tu peux être sûre que… - Que quoi ? Gardant la tête tournée, pour ne pas voir sa belle-fille, elle n'a pas vu Samir revenir et reprendre place, derrière le volant. - Maman, tu disais quoi ? - Que… que je suis heureuse. - Tu parlais de Dieu, lui rappelle-t-il en redémarrant. Et s'il t'avait écoutée ? J'ignore que ce que tu Lui as demandé mais tu peux toujours me le dire maintenant. - Je n'ai demandé que ton bonheur, lui répond Fathma. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour toi pour m'assurer que tu es bien et que tout va bien dans ta vie ? - Tout va bien, lui assure-t-il. Sauf quand tu veux mettre ton grain de sel. Fathma n'a aucune réplique. Ils sont arrivés. Tous descendent et Mouna traîne le pas, pour parler avec son mari. Elle avait envie de lui demander de ne pas garder ses parents pour la nuit mais il la rassure. - Ne t'en-fais pas. Tout se passera bien et je les ramènerai pour être sûr qu'ils ne trouveront pas de prétexte pour rester. Mouna soupire de soulagement. Seulement, ils ont oublié que la femme à tout faire est encore là. Samir lui donne la fin de la journée et lui demande de revenir le lendemain. Ses parents se demandent ce qu'elle faisait chez eux. - Elle est venue faire le ménage, dit Samir. On est rentrés, hier, et dans l'état dans lequel est ma femme, elle a besoin de se reposer. - Comme c'est touchant ! Fathma croise le regard de son fils et lui sourit. Elle ne veut pas se quereller avec lui. (À suivre) A. K.