RESUME : Nabila provoque la discussion en sortant une cigarette. Sa belle-mère lui fera bien des remarques et son beau-père prendra Boualem à parti, dehors. Boualem se refuse de l'écouter. ll aime Nabila et accepte qu'elle soit différente des autres filles. Tant pis si elle est le sujet favori des mauvaises langues… Les parents de Boualem souffrent de la situation. lIs sentent qu'ils vont le perdre. Il leur suffirait d'insister pour qu'il parte avec sa femme. lIs ont conscience que si cela arrivera, Nabila ne fera rien pour le ramener à eux. Ce serait l'occasion de le “gagner” à jamais. Et pour que cela n'arrive pas, ils sont contraints de se plier face à leur belle-fille. S'ils taisent leur amour-propre, c'est par amour pour leur fils. Nabila est bien heureuse. Elle prend la capitulation pour une victoire. Elle vient plus souvent et elle adore donner des ordres à sa belle-mère. Le dîner ne se prépare pas en son absence. Elle doit attendre que Nabila choisisse le menu. Quant à sa chambre où elle ne passe la nuit qu'une fois par semaine, c'est aussi à sa belle-mère de la ranger et de s'assurer qu'il n'y a pas de poussière. Nabila a horreur de la poussière, du désordre et des chuchotements. La maison des beaux-parents est bien silencieuse lorsqu'elle est là. Boualem ne reste pas à la maison quand ils viennent. ll en profite pour aIler voir ses amis. Un soir, il rentre fou de joie. Nabila ne l'a jamais vu aussi excité. — Prépare-toi, lui dit-il. — A quoi ? demande-t-elle, surprise. — On part à Tizi Ouzou... On va terminer la nuit, avec un couple d'amis... Figure-toi qu'on s'était perdus de vue depuis huit ans et je n'en reviens pas d'avoir retrouvé Mouloud... Sa famille était partie vivre à Alger... de leurs commerces... Même si Mouloud a fait des études supérieures, il a décidé de faire comme eux... Il tient une bijouterie... Boualem la prie de faire vite .— Mets quelque chose de joli, lui dit-il. Je tiens à ce que tu sois la plus belle ! Tout en s'habillant d'une robe rouge décoItée, Nabila lui fait remarquer bien des choses. — Tu ne m'as jamais parIé de lui, il n'y a même pas une photo de vous deux, dit-elle. Et puis, Alger n'est pas si loin, pourquoi n'avez-vous pas gardé contact ? — On était pris chacun de notre côté, Mouloud ne venait plus ici... C'est vraiment par pur hasard qu'il soit passé par là... Il est venu présenter ses condoléances à la famille de l'oncle de sa femme qui vivait dans la région. — Comme le monde est petit, rétorque-t-elle. A t'écouter, je pense que c'est quelqu'un de bien... Je crois que je vais l'apprécier. Mais, est-ce que sa femme est aussi sympathique que lui ? — C'est une jolie fille. sympathique ou pas, on le saura tout à l'heure. Nabila est bien intriguée. Elle connaît tous les amis de son mari et jamais il n'a parlé aussi chaleureusement de l'un d'eux comme à cet instant. Tout en se rendant à Tizi-Ouzou, il lui raconte des souvenirs. Elle en conclut qu'ils ont vraiment été amis et que leur histoire aIlait reprendre de plus belle. Avant de les voir et de les connaître, elle a des craintes. Elle se demande si le courant passera bien entre eux. elle est vite rassurée. Mouloud est quelqu'un de bien, en plus d'être beau garçon. Quant à sa femme, Imène, pas plus âgée qu'elle et qui ne manque pas de charme, n'a pas ouvert la bouche une seule fois, se contentant de sourire. Visiblement, elle n'est pas à l'aise... Tout comme elle, ces retrouvailles l'ont surprise. Toutes deux se demandent comment se passeront les choses, plus tard. (A suivre) A. K.