L'enjeu aujourd'hui est de trouver des opportunités d'investissement dans des projets liés à la forêt, en faisant appel aussi bien au "secteur public qu'au secteur privé" pour les mettre en œuvre. La forêt doit présenter une "vision dynamique de l'évolution des écosystèmes", et ce, dans le cadre des politiques "territoriales". C'est là l'un des objectifs majeurs assignés au développement économique viable et durable de la forêt, mis en exergue par le président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), Rédha Tir, lors d'une déclaration à la presse, en marge d'une rencontre sous le thème : "Quelles perspectives pour la forêt algérienne ?", organisée hier à Alger. Rédha Tir a fait observer que le pays reste enfermé dans une "approche surannée" qui consiste à considérer la forêt comme un "espace relevant du domaine public de l'Etat" et sous-tendu par le "droit administratif". "Cela doit changer et évoluer", a-t-il insisté. Il a ajouté qu'il y a nécessité de définir une politique nationale forestière "volontariste, ambitieuse et innovante portée par des acteurs territoriaux en mesure de contribuer efficacement et de façon durable au développement économique, social et touristique du pays (...)". Dans un document élaboré par les experts du Cnese, il est souligné que l'Algérie devrait désormais s'engager, "de manière plus résolue et qualitative, dans la valorisation de son système forestier productif, ligneux et non ligneux, en l'inscrivant dans une dynamique économique à grande valeur ajoutée qui intègre l'innovation". Il y est, par ailleurs, relevé que "les formations forestières sont sérieusement réduites et menacées, sous les effets du changement climatique et qu'elles font régulièrement l'objet d'agression en tout genre : incendies, défrichement, artificialisation des sols, vol et exploitation illégale du produit forestier...". Amar Leulmi, directeur d'étude au Cnese, a expliqué que la journée d'étude en question se fixe l'objectif "d'améliorer, de développer et de valoriser le patrimoine forestier en œuvrant pour une gestion durable et de qualité répondant aux attentes de la société et faisant de la forêt un élément fort de développement économique". Et d'ajouter que le pays est appelé à mettre en place une "économie diversifiée intégrant le patrimoine forestier et que celui-ci a un rôle à jouer dans l'économie nationale", parce qu'orienté à long terme sur la création d'une valeur ajoutée durable. M. Leulmi a mis en exergue "le très faible niveau d'intégration de la production forestière dans le système productif national". Il a, en outre, appelé à "préserver le domaine forestier, à valoriser les produits qui en sont issus, à développer l'écotourisme et les activités récréatives". L'intervenant estime que le pays a les capacités de développer le domaine forestier et d'en faire "une industrie". Présente à cette journée d'étude, Ilham Kabouya, directrice en charge de la protection de la faune et de la flore, à la Direction générale des forêts (DGF), a, dans une longue communication, annoncé qu'un "prototype de drone destiné à la surveillance et à la détection des feux de forêt est actuellement en projet". En phase d'essai à partir du 1er semestre 2022, le projet sera réalisé avec le concours du Centre de recherche des technologies industrielles (CRTI). Son financement sera assuré par la Direction générale de la recherche scientifique et du développement (DGRSDT), a indiqué Ilham Kabouya.