Les harraga algériens continuent de faire l'actualité nationale et internationale et leurs chroniques se poursuivent inlassablement chaque jour alors que le silence assourdissant des autorités du pays se fait de plus en plus pesant. Après l'annonce douloureuse de la mort ou de la disparition de plus d'une cinquantaine d'entre eux en un week-end dans les eaux internationales espagnoles, l'une des voix les plus au fait des migrants clandestins en Espagne, Francisco José Clemente Martin, du Centre international pour l'identification de migrants disparus (CIPIMD), a donné hier des nouvelles d'autres harraga algériens qui ont pris la mer ces derniers jours. Il a annoncé notamment que le sauvetage maritime de la Garde civile de Carthagène a secouru une embarcation transportant 12 Algériens en situation irrégulière qui dérivaient depuis une semaine. Il a précisé que ce bateau, muni d'un moteur Yamaha de 40 chevaux, avait pris le départ d'Alger et qu'il devait rallier Ibiza. Malheureusement pour eux, ils ont perdu le moteur en pleine mer et ont dérivé sur plus de 500 km, ajoute la même source. Le membre du Centre international pour l'identification de migrants disparus (CIPIMD) a tenu à rassurer sur leur état de santé qu'il a qualifié de "bon". Par ailleurs, les gardes-côtes d'Almeria ont intercepté une autre embarcation venue d'Oran, avec à son bord 12 personnes, dont un mineur. Tous ces clandestins ont débarqué au port de la ville andalouse. À 200 kilomètres de là, plus précisément à Carthagène, située dans la région de Murcie, les services maritimes de la Garde civile ont porté secours à une embarcation transportant 28 personnes d'origine algérienne, ajoute l'activiste en rassurant sur la bonne santé de ces harraga qui ont été transférés au port de Carthagène. Toujours dans la matinée d'hier, Francisco José Clemente Martin a indiqué qu'une embarcation transportant une dizaine d'Algériens avait réussi à échapper aux contrôles maritimes espagnols dans les eaux de Garrucha, commune andalouse située dans la province d'Almeria. D'après ce qu'il a pu voir, les harraga paraissaient en bonne santé, a-t-il encore indiqué sur son compte Facebook. Pour rappel, Francisco José Clemente Martin avait annoncé la mort ou la disparition de près de 50 harragas algériens, le week-end dernier dans les eaux territoriales espagnoles après l'arrivée massive de plus de 1 000 migrants clandestins principalement dans l'archipel des Baléares. Il avait évoqué, au total, quatre embarcations qui ont fait naufrage, précisant que deux d'entre elles avaient pris la mer depuis Oran, une d'Alger et une des plages de Boumerdès. Parmi les victimes, des hommes mais aussi des femmes et des enfants, ajoute la même source d'informations. Ce bilan serait l'un des plus lourds enregistrés par les gardes-côtes espagnols. Le mois de septembre est particulièrement favorable aux traversées clandestines puisqu'on a enregistré du 1er au 23 septembre, plus de 2 200 Algériens qui ont débarqué sur les côtes espagnoles à bord de 150 embarcations ou plus. Des chiffres qui ne concernent que les clandestins secourus ou interceptés par le service maritime de la Garde civile.