“Les élections partielles du 24 novembre en Kabylie procèdent d'une démarche de normalisation formelle tendant à mettre entre parenthèses trois années de contestation radicale du système en place”, estime le mouvement démocratique et social, MDS, qui a déjà fait part du rejet de ces élections en même temps que son boycott du référendum du 29 septembre dernier. Dans une déclaration rendue publique hier, la fédération du MDS à Tizi Ouzou explique que “le système, à travers les partis de l'allégeance présidentielle, utilisera ces élections partielles pour reprendre pied dans une région où il a été réduit et tenter, opportunisme et corruption aidant, de reconstituer des clientèles locales en mesure d'étouffer la dynamique contestataire de la population”, mais le MDS se dit convaincu que “la population a définitivement compris qu'une élection ne vaut que par les conditions politiques qui la préparent et la possibilité réelle de changer le cours des évènements par les choix qu'expriment leurs voix”. “Or le cadre général ne s'est-il pas dégradé davantage ?” s'interrogent-on dans cette même déclaration à travers laquelle le MDS explique que la désaffection jusque-là des citoyens pour les urnes “exprime son refus d'une normalisation qui efface ses sacrifices et pervertit ses revendications et montre la voie qui mène au changement radical qu'attend la société”. Au sujet des perspectives, le MDS considère que “I'exigence du jour n'est pas de prétendre à mieux gérer les collectivités locales”, car, selon lui, “l'expérience a démontré que dans leur mode de fonctionnement actuel les assemblées populaires sont des structures alibis/boucliers entièrement otages de l'administration et du pouvoir politique”, mais “de construire un rassemblement démocratique puissant faisant pièce à l'alliance de l'allégement présidentielle”. Pour les rédacteurs de la déclaration, ceci constitue “la voie que montrent les citoyens exaspérés devant les conflits puérils entres les organisations démocratiques” et aussi “la voie qui engage la fin du système rentier islamo-conservateur et du pouvoir despotique qui l'incarne”. Samir leslous