Résumé : Latéfa reste une semaine à l'hôpital, elle se prend en horreur même si elle n'a pas regardé les plaies. Ni l'infirmière ni la psychologue ne parviennent à la convaincre que l'opération était réussie et qu'il y avait des cas plus graves qu'elle. Enfin, arrive le jour de sortie. Dr G leur remet deux lettres. Ils doivent prendre rendez-vous pour la chimio. Da Ali se rend au service oncologie et en obtient un. Latéfa a besoin de récupérer avant de commencer le lourd traitement. -Tu n'as pas à te cacher, n'importe qui peut tomber malade. -Ce n'est pas n'importe quelle maladie, murmure Latéfa. Je ne veux pas de la pitié des gens. Allons-y ! J'ai hâte d'être à la maison. Elle presse le pas, les devançant de quelques mètres. Hosni a pris ses affaires et la suit de près. Le véhicule est garé un peu plus loin. -Prends soin de toi ma sœur. Je t'appellerais tout à l'heure. Hosni lui propose de venir avec eux. Lila refuse. -Il faut bien que quelqu'un travaille, dit-elle à Latéfa. Ne t'inquiète pas, je garde un œil sur tout. -Je ne me fais pas de souci, dit Latéfa avant de s'installer dans la voiture. Bon courage ! -Rentre bien. Ils partent sous son regard ému. Da Ali et Houria suivent dans un second véhicule. Ils lui font un signe d'au revoir. Elle se dirige vers la sortie lorsqu'elle tombe sur Hamid. L'effet de surprise passé, elle ressent de la colère. -Comment ça se fait qu'ils partent sans toi ? -De quoi tu te mêles ? -Ça ne se fait pas de laisser sa femme, remarque-t-il. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Il n'a pas de principes ? -Tu portes des jugements sur un homme que tu ne connais pas, réplique-t-elle, sèchement. J'ai des choses à faire. Et puis, pour ton info, il reviendra me chercher. C'est un homme bon. C'est le meilleur des maris. Je ne te regrette pas. Elle tourne les talons et part, elle ne comprend pas pourquoi il s'intéresse à sa vie, pourquoi elle ne cesse de le croiser dernièrement. Elle presse le pas pour qu'il ne la rattrape pas. elle voit bien qu'il cherche à en savoir plus sur sa vie. Elle lui en veut encore. Au moment où ils devaient se marier, il a suffi d'un souci pour qu'il décide de tout annuler. Il a choisi sa famille au lieu de "se battre" pour leur amour. Soi-disant, il a voulu la préserver de la méchanceté de sa famille. Il aurait pu louer et ils auraient vécu loin d'eux. Mais non, il a fallu qu'ils se séparent. -Va au diable, grommelle-t-elle entre les dents. Mon Dieu, je ne veux plus le revoir. Elle marche toujours aussi rapidement. Elle souffre encore, elle n'a pas cessé de l'aimer. Tous les prétendants qui se sont rapprochés de sa famille ont essuyé des refus, car elle ne peut plus faire confiance. Si l'amour de sa vie n'a pas résisté aux pressions de sa famille, même les autres seront faibles. "Tous des fils à maman". Elle ne pourra jamais se mettre avec quelqu'un après tout ce qu'elle a vécu et partagé avec Hamid. Il était le seul à qui elle aurait pu confier sa vie, les yeux fermés. -Maudit sois-tu. Va au diable... Va en enfer. -Hé, doucement ma fille. Lila qui n'a pas cessé de ruminer, bouscule une vieille qui a failli perdre l'équilibre si elle ne s'était pas accrochée à son sac. -Oh pardon ! Pardonnez-moi. Elle s'assure de ne pas lui avoir fait mal. Elle se confond en excuses. La vieille s'est dégagée et la regarde, il lui semble l'avoir déjà vue. -Mais je te connais, j'ai déjà vu ton portrait chez mon neveu. Vous êtes la fille avec qui il voulait se marier, ajoute la vieille en s'accrochant à son bras. Comme le monde est petit. -Je suis sûre que vous vous trompez. -Bouh ! Je n'oublie jamais un visage, affirma la vieille. Vous vous appelez Lila ?, l'interroge-t-elle avant de sourire de satisfaction en la voyant rougir. Je ne me trompe pas, vous êtes son premier amour.
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