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"COMME UN MIROIR BRISE"
38e partie
Publié dans Liberté le 28 - 09 - 2021

Résumé : Lila regrette d'avoir emprunté ce chemin, le fait de tomber sur son ex-fiancé réveille des sentiments enfouis. Il semble s'inquiéter pour elle, et tout ce qu'il dit la fait souffrir. Elle prétend être mariée et attendre un bébé, elle lui apprend que Latéfa a subi une intervention. Hamid est triste pour leur amie. Alors qu'elle rapporte du café, Hosni la rattrape et ils se rendent au service ensemble. Manque de chance, Hamid est avec les parents de Latéfa, il change de couleur, persuadé qu'elle est avec son mari.
-Vous verrez, tout se passera bien pour elle. Ils s'y sont pris à temps. Je lui souhaite de vite guérir.
Da Ali le remercie avant d'accueillir chaleureusement Hosni. Houria fond en larmes lorsqu'il la prend dans ses bras. Lila qui a récupéré les cafés, s'est rapproché de Hamid.
-C'est gentil d'être passé, lui dit-elle. Ce serait bien de nous laisser en famille.
Lila ne supporte pas qu'il se rapproche de ses amis. S'il tarde à partir, il découvrira qu'elle n'est pas mariée.
-Tu as raison, dit Hamid avant de toussoter. Vous m'excusez, mais j'ai un malade à visiter. Inchallah qu'elle se remettra vite. Embrassez-la pour moi.
-Je n'y manquerais pas, dit Da Ali, merci. Prompt rétablissement au malade.
-Merci.
Hamid les laisse, mais une fois à hauteur de Lila, il lui dit à voix basse.
-Tu aurais pu me dire que tu fais partie de leur famille.
-Je t'avais dit de te tenir loin et que je transmettrais tes vœux de guérison. Laisse-nous !
-Je comprends que ma présence te gêne...
Il part la tête baissée. Lila soupire, heureuse de le voir mal dans sa peau. Comment a-t-il pu croire qu'elle ne referait pas sa vie ? Dans sa joie intérieure, elle en a oublié que c'est le cas.
-Mon fils, je suis content que tu sois venu aussi rapidement. J'avoue que nous avons besoin de soutien, nous aussi.
-T'inquiète ! Je suis là et je ne partirais pas, promet Hosni en risquant un coup d'œil, vers Houria, sa belle-mère. Tant que Latéfa a besoin de nous, je reste.
-Merci mon fils. Allons dans la chambre sans faire de bruit, venez.
Latéfa qui est réveillée, crie de joie en voyant son grand-frère. Elle tend les bras vers lui. Leurs retrouvailles les font pleurer d'émotion.
-Comme ça fait du bien de te revoir, dit-elle. Merci pour cette belle surprise.
-Toujours aussi belle. Papa m'a raconté que tu es une combattante. Tu es forte, tu n'as pas eu peur de passer la nuit à l'hôpital. Tu sais ce qu'on dit des femmes frappées par cette maladie ?
-Non ? Raconte.
-Vous devenez des guerrières. Parce que vous ressortez plus forte de cette épreuve, explique-t-il. Sache que les jours où tu ne te sentiras pas bien, on sera là pour toi. Je vais prendre un congé et rester près de toi.
-Ce serait génial d'avoir quelqu'un avec qui me chamailler, rétorque Latéfa, très émue. Lila, pourquoi tu te fais toute petite ? Tu fais partie de la famille, approche.
Lila est encore toute bouleversée d'avoir revu Hamid et elle n'était pas fière de ses mensonges même si le voir triste a mis un peu de joie dans son cœur. Elle espère que le malade qu'il visitait est juste un ami et qu'il ne reviendra plus à l'hôpital. Elle ne veut plus le revoir.
-Je voulais que tu profites de ton frère, de tes parents...
-Je te trouve une petite mine, remarque l'amie. C'est l'odeur de l'hôpital que tu ne supportes pas ?
-Tu me connais trop bien. Inchallah que tu ne tarderas pas ici, sinon je vais prendre le lit d'à côté. Je n'ai rien d'une guerrière.
-Personne ne l'est. Ce sont les épreuves de la vie qui font de nous des guerrières. Moi, je n'ai jamais eu à batailler pour avoir ce que je voulais, reconnaît Latéfa. J'ai toujours eu ce dont j'avais envie, car je suis née avec une cuillère en argent dans la bouche ! Il a fallu que je tombe malade pour savoir que la première richesse qu'on possède est la santé et qu'elle ne s'achète pas. Aujourd'hui, mon vœu le plus cher est de retrouver ma santé. Rien que ça !

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