C'est un fait inédit. Une première dans les annales du football national. Jamais un président d'une Fédération de football n'a été autant contesté par les membres du bureau fédéral. En un mot, le président de la FAF a perdu son autorité après le mouvement de rébellion opéré par son son état-major fédéral. C'était dans l'air depuis quelque jours déjà. Le torchon brûle entre le président de la FAF, Charafeddine Amara et les membres du bureau fédéral. Cela s'est vérifié hier à l'occasion de la tenue de la traditionnelle réunion du BF. En effet, ces travaux ont été marqués par l'absence de sept membres, à savoir, les deux vice-présidents, Amar Bahloul et Yacine Benhamza, Hakim Medane, Mohamed Oukali, Larbi Oumamar, Djilali Touil. Quant à Fadila Chachoua qui a décidé carrément de se retirer du bureau fédéral de la FAF préférant poursuivre sa mission à la tête de la Ligue de Boumerdès en raison du dernier circulaire du MJS interdisant le cumul de fonctions. Sur les treize membres, sept d'entre-eux ont brillé par leur absence. Ce qui fait que le quorum n'était pas atteint pour poursuivre les travaux, et ce, conformément au règlement intérieur du BF qui stipule que 50%+1 des membres doivent honorer leur présence. Mais le président, Charaf Eddine Amara, ne l'entendait pas de cette oreille. Prétextant justement la démission de Chachoua alors qu'elle était destinataire d'une convocation en bonne et due forme pour assister à la réunion mensuelle du BF, Charaf Eddine Amara ne voyait aucun inconvénient à poursuivre les travaux du BF revendiquant au passage la légalité de la réunion. C'est dire toute la cacophonie ayant caractérisé la réunion d'hier qui intervient dans un contexte sensible de surcroît à quelques encablures seulement de l'entame des championnats nationaux sans parler des engagements de la sélection nationale de football dans la course à la qualification au Mondial 2022. Mais comment est-on arrivé là ? il faut savoir que les relations entre le patron de la haute instance fédéral et les membres du Bureau fédéral, du moins avec la plupart des membres ne sont pas en odeur de sainteté, et ce, depuis un bout de temps déjà. Cette situation, pour le moins que l'on puisse dire, inédite résulte d'une rupture "prévisible" entre le président de la FAF et certains des membres du bureau fédéral qui contestaient, en coulisses, sa gestion jugée "approximative" des affaires courantes du football. Une cohabitation devenue impossible par le temps surtout que les membres du BF avaient du mal à "digérer" les décisions prises dans certains dossiers, et ce, d'une façon unilatérale. On reproche au boss de la FAF de vouloir faire cavalier seul sans pour autant se conformer à la règle qui voudra une concertation avec les membres du BF, et ce, dans toutes les affaires et les prises de décisions. Mais la goutte qui a fait déborder le vase était le comportement du président de la FAF Amara, qui faut-il rappeler, avait reporté les travaux du BF, prévus initialement le 30 septembre dernier pour trancher les questions des statuts des Ligues, ainsi que la date de l'assemblée générale extraordinaire de mise en conformité des statuts de la FAF avec ceux de la Fédération internationale de football (FIFA). Il était même question d'une visite du patron de la FAF et les membres du BF à la région d'El-Tarf, et ce, en vue de s'enquérir de l'état de l'avancement des travaux de réalisation de l'Académie de la FAF dans cette wilaya de l'est du pays. Mais Amara a dû annuler carrément les travaux du bureau fédéral en raison d'un déplacement à l'étranger à la plus grande frustration des membres du BF. Il faut dire que le président de la FAF aurait pu éviter ce conflit et cette situation "inédite" s'il avait anticipé à régler plusieurs affaires en suspens. Reste à savoir comment va faire Amara pour colmater les "fissures" et éviter, par la même occasion, une crise sans fin, sachant qu'il pourra profiter de la dernière circulaire du MJS concernant le cumul de fonctions de certains membres du BF appelés à se conformer au décret exécutif sur le non-cumul de mandats pour retrouver le calme. Affaire à suivre !