Quelque 7,7 millions d'automobiles ne seront pas produites cette année dans le monde en raison du manque de composants, ce qui représente un manque à gagner de 210 milliards d'euros. Comme il fallait s'y attendre, la pénurie de puces électroniques paralyse les usines de construction automobile du monde entier. C'est ainsi qu'Opel, Volkswagen et Ford ont décidé de fermer pendant plusieurs semaines des sites de production en Allemagne, étant touchés par la pénurie de puces électroniques qui paralyse les usines du monde entier. En effet, le groupe aux 14 marques automobiles Stellantis a annoncé la fermeture jusqu'à début 2022 d'une usine de sa filiale Opel à Eisenach en Allemagne. "L'industrie automobile mondiale se trouve dans une situation exceptionnelle en raison de la pandémie et d'un manque de semi-conducteurs", a indiqué un porte-parole d'Opel. La demande de composants est très forte dans le secteur de l'automobile pour des véhicules de plus en plus équipés en systèmes électroniques, du moteur à l'ABS en passant par les airbags et l'aide au stationnement. Or, dans un contexte de reprise de l'activité après la levée des restrictions sanitaires dues à la pandémie de coronavirus, les constructeurs se trouvent en concurrence avec d'autres industries gourmandes en puces – ordinateurs, smartphones, objets connectés – qui captent une bonne part de ces pièces fabriquées pour leur majeure partie en Asie. Conséquence: Volkswagen va mettre au chômage partiel pendant les deux prochaines semaines son usine amirale de Wolfsburg, qui fabrique notamment sa compacte Golf et son SUV Tiguan. Ford va aussi stopper la production de sa petite Fiesta dans son usine de Cologne jusqu'au 31 octobre, a indiqué la marque, et ce, en raison de goulets d'étranglement sur le marché des semi-conducteurs. "Nous travaillons d'arrache-pied pour améliorer notre situation afin de pouvoir reprendre la production au plus vite", a souligné Ford. "Cependant, nous supposons qu'il y aura des arrêts de production répétés dans un avenir prévisible". Le constructeur BMW, qui a relevé sa prévision de rentabilité pour 2021, dit s'attendre à ce que les restrictions d'approvisionnement en semi-conducteurs aient un impact sur la production et les livraisons aux clients au cours des prochains mois. En France, Toyota a retardé sa rentrée de septembre et a prévu pour octobre 5 jours de pause forcée dans son usine de Valenciennes (Nord-Est), qui produit la petite Yaris et le SUV Yaris Cross. Au total, le géant japonais a réduit sa production mondiale de 40% en septembre par rapport à ses prévisions initiales. Daimler et BMW en Allemagne, mais aussi GM en Amérique du Nord, ou encore Toyota ont aussi décidé de fermer des lignes d'assemblage pour quelques jours ou semaines, mais rarement aussi longtemps que Stellantis vient de le décider à Eisenach. Au Brésil, le groupe franco-italo-américain va également renvoyer au chômage partiel 1800 salariés de son usine Fiat de Betim (Sud-Est), qui assuraient l'horaire de nuit, à partir de lundi et pour trois mois. À Eisenach, dans le centre de l'Allemagne, Opel a indiqué que Stellantis prévoyait des ajustements dans la production, dont l'interruption des chaînes d'assemblage du SUV Grandland X à partir de la semaine prochaine. Les employés concernés seront mis au chômage partiel et la production reprendra en début d'année prochaine si la situation dans les chaînes d'approvisionnement le permet, a précisé le porte-parole. "Il est extrêmement rare qu'un constructeur ferme une usine pour trois mois", juge l'expert Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center Automotive Research, basé en Allemagne. L'usine Stellantis de Sochaux, en France, qui fabrique le même modèle, devrait profiter du fait que le chômage partiel est bien compensé en Allemagne, rendant cette fermeture plus économique pour Stellantis. Quelque 7,7 millions d'automobiles ne seront pas produites cette année dans le monde en raison du manque de composants, conséquence de la reprise après la pandémie de Covid-19 conjuguée à un boom des véhicules électriques, a estimé le cabinet Alix Partners. Sur un total prévu de 84,6 millions de véhicules, cela représente un manque à gagner de 210 milliards d'euros pour l'industrie, selon un rapport publié la semaine passée.