Les consommateurs de lait en sachet, dont le prix est subventionné, sont en colère à Bordj Bou-Arréridj, où ce produit se fait rare depuis plusieurs jours, a-t-on constaté. En plus de se lever tôt, ces derniers se voient en effet contraints de débourser une somme supplémentaire pour avoir droit à deux sachets de lait subventionné. Les commerçants, de plus en plus rares à vendre ce produit, ont recours à la vente concomitante, en imposant un sachet de "lait de vache", qui coûte entre 60 et 100 DA, pour deux sachets de lait ordinaire. Cette vente concomitante, désormais entrée dans les mœurs commerciales, ne semble déranger personne, mis à part les consommateurs qui doivent débourser trois fois plus pour un sachet de lait contre seulement 25 DA pour le lait subventionné. "Au lieu d'avoir quatre sachets de lait à 100 DA, je dois débourser le double car les commerçants nous imposent un sachet de 60, voire 100 DA et uniquement deux sachets de lait subventionné", tonne ce père de famille au chômage, ajoutant qu'il est quasiment impossible de se procurer ces sachets de lait pasteurisé sans se voir forcé à payer aussi un ou deux sachets de lait de vache ou un autre produit dérivé. Interrogé, un commerçant exerçant au niveau du quartier populaire Lagraphe justifie cette pratique par la réduction de moitié de la quantité de lait en sachet livrée. De plus, le camion-livreur ne passe que trois fois par semaine. "Ils nous obligent, nous aussi, à prendre deux caisses de lait en sachet subventionné avec une caisse de lait de vache, de cherbet ou d'autres produits dérivés." En effet, cette pratique se généralise dans la région, en l'absence de l'intervention des contrôleurs de la direction du commerce ou des autres services concernés, qui avaient promis de régler le problème de l'indisponibilité du lait en sachet. Mais la situation demeure inchangée. L'autre pratique qui vient aggraver la situation est celle du non-respect des mesures adoptées interdisant aux cafétérias de s'approvisionner en lait en sachet, et il faut dire que ce sont les propriétaires de ces cafés qui accaparent la part du lion auprès des commerçants.