Outre les problèmes liés aux moyens matériels, les professionnels de la pêche affirment se battre pour avoir un statut digne de leurs durs métiers. Des associations activant dans le secteur de la pêche et des productions halieutiques ont été conviées à un conclave régional, tenu hier à Jijel. L'objectif retenu est de faire un état des lieux de l'implication du mouvement associatif dans cette filière, à l'effet d'améliorer les conditions socioprofessionnelles des affiliés au secteur. Et pas seulement, puisque la finalité reste la formation des associations professionnelles activant dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture. Une quinzaine d'associations issues des wilayas de Sétif, El-Tarf, Guelma, Skikda, Annaba et Jijel ont pris part à cette rencontre. "C'est une journée de formation régionale pour renforcer les capacités des associations professionnelles activant dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture des wilayas de l'Est", a précisé le directeur de la chambre de la pêche et de l'aquaculture de la wilaya de Jijel. Selon le même interlocuteur, les associations conviées sont multidisciplinaires et concernent les ramendeurs des filets de pêche, les petits métiers et les marins pêcheurs. Il reste que le ministère a pour souci d'encourager le mouvement associatif à s'impliquer dans son plan d'action avec la participation de ces associations. Toutefois, des représentants d'associations ont saisi cette opportunité telle une tribune de déballage pour décrire un état des lieux qui n'offre pas les meilleures conditions d'une prise en charge de leurs préoccupations. "Nous avons des problèmes comme partout, moi, j'évoque les préoccupations des ramendeurs des filets de pêche, dont je fais partie, et nous avons pour souci de revendiquer un statut propre à notre métier", a tenu à souligner un membre d'une association à Jijel. Les préoccupations sont nombreuses et se rapportent à une filière qui reste à promouvoir, sinon à structurer dans des associations, d'autant que des professionnels de la filière ont martelé leur désir de se faire entendre. "On veut être entendu par le ministre lui-même", ont-ils clamé à maintes reprises. Le nouveau ministre du secteur est ainsi interpellé pour se saisir des préoccupations de ces professionnels, invités à s'organiser dans des associations qui restent à lancer et à structurer. Des intervenants ont, à ce titre, disserté sur "L'action associative et son rôle dans la promotion de la pêche et de l'aquaculture" et "Les modalités de création et de gestion des associations selon la loi 06-12 relative aux associations". Les débats ouverts ont porté sur les préoccupations d'un secteur confronté à de multiples problèmes que le département ministériel de la pêche et des productions halieutiques tente de prendre en charge en faisant impliquer le mouvement associatif. Dans le sillage de la structuration voulue, la création de coopératives de pêche est également à l'ordre du jour. Le chantier est grand ouvert pour faire de cette démarche un objectif à atteindre en collaboration avec des associations dont les représentants sont appelés à apporter leur contribution. "Cet événement est organisé dans le cadre du plan d'action du gouvernement 2020-2025 surtout dans le volet relatif à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des professionnels de la pêche et de l'aquaculture. L'objectif est de les sensibiliser à s'organiser dans des associations", a encore rappelé Mme Hannous Leila, sous-directrice de la promotion socioprofessionnelle au ministère de la pêche et des productions halieutiques.