Ainsi donc, après la fameuse déconvenue enregistrée face au PAC (3-0), la JSK a vite fait de réagir face à l'USM Annaba (4-1) comme pour remettre les pendules à l'heure et se réhabiliter ainsi auprès de son fidèle public. C'est dire que le coach français Jean-Yves Chay aura mijoté un sacré coup pour son retour à la barre technique de la formation kabyle. Après avoir supervisé les Canaris la semaine dernière face au Paradou où il a décelé toute une cascade de carences tant individuelles que collectives le “Chay” aura aussitôt déclenché une véritable révolution au sein du club kabyle puisqu'il n'hésita pas à remodeler tout l'échiquier kabyle en allant jusqu'à mettre sur le banc toute une brochette de titulaires habituels à l'image de Driouèche, Habri, Bendahmane et autres Endzanga. En incorporant les deux Meftah et en battant le rappel de deux autres fleurons du football algérien qui ont pour noms Hamlaoui et Harkat et qui ont été sacrifiés sur l'autel de l'incompréhension par l'ex-coach belge René Taelman, le revenant Chay aura réussi à dégripper la machine kabyle même s'il est conscient qu'il reste beaucoup à faire pour lui éviter d'autres toussotements. Mais voilà que le coach français, avec l'amabilité et la modestie qu'on lui connaît, ne veut guère jouer au héros ou au magicien. “Non, je ne suis pas un entraîneur-miracle mais plutôt un éducateur qui fait honnêtement son travail et qui éprouve bien du plaisir à retrouver la JSK, un club où il a déjà vécu des moments inoubliables”, dira Chay comme pour remettre les choses à leur place.“Certes, je suis heureux de renouer avec une belle victoire face à Annaba après l'amère défaite face au Paradou, mais ce bonheur est largement partagé par les joueurs et tout le club kabyle, ce qui est essentiel à mes yeux”, lancera encore Chay qui a toujours privilégié l'intérêt de l'équipe avant tout. En fait, si le nouveau coach de la JSK a eu le mérite de recomposer le puzzle, notamment au niveau du compartiment défensif, son mérite est certainement plus grand lorsqu'on saura qu'il a réussi tous ces changements en douceur et ce, en privilégiant le dialogue avec les joueurs et en suscitant l'adhésion de tout le groupe à cette métamorphose. “Les joueurs remplacés n'ont pas été écartés loin de là mais l'essentiel est d'assurer régulièrement une rotation judicieuse aux sein d'un effectif aussi étoffé”, dira encore Chay qui semble décidé à secouer le cocotier et à remotiver tous les joueurs qu'il a sous la main, qu'ils soient titulaire habituels ou remplaçants depuis quelques semaines déjà. Il est vrai que l'on ne reconduit pas toujours une équipe qui perd car après les deux semi-échecs concédés face au CSC (2-2) et au WAT (0-0) et surtout la grosse claque subie contre le PAC (3-3), il fallait insuffler du sang neuf à l'équipe kabyle et Chay semble avoir apporté quelques retouches judicieuses en attendant mieux surtout que cette trêve de quinze jours semble tomber à pic pour permettre à l'entraîneur kabyle de procéder à d'autres réglages technico-tactiques en toute sérénité. Toujours est-il que tous les joueurs kabyles semblent adhérer à ce nouveau plan de redressement préconisé par un coach qu'ils connaissent parfaitement pour son sens du professionnalisme et de la discipline mais aussi (et surtout) pour son intransigeance et son objectivité dans le choix des hommes. “Tous les joueurs seront considérés à leur juste valeur et les éléments les plus en forme seront alignés sans pour autant tourner le dos à tous ceux qui n'ont pas été sollicités et qui doivent être encouragés pour travailler davantage à l'entraînement et se surpasser à chaque fois qu'on leur fait appel”, insiste Chay comme pour rappeler, en fait que l'émulation entre joueurs doit être saine et bénéfique pour un club appelé à jouer les premiers rôles cette saison encore sur le double plan national et international. Sur ce plan Chay semble bien parti pour vivre une autre expérience passionnante en Kabylie. Mohamed Haouchine