Le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, a fait remarquer, hier, à Alger, que les dépenses publiques prévues dans le projet de budget pour l'année 2006 étaient calculées sur la base d'un prix du pétrole de 43 dollars, bien que le projet de loi de finances pour le même exercice soit établi sur un baril à 19 dollars seulement. Invité d'une émission de la Radio nationale, le ministre a expliqué que les 19 dollars représentaient, en réalité, une prévision de recettes et non pas celle des dépenses dont le niveau s'avère être un multiple de 43 dollars par baril de pétrole exporté. Interrogé, par ailleurs, sur le désendettement extérieur du pays, M. Medelci a fait savoir que l'Algérie a remboursé par anticipation quelque 3 milliards de dollars en 2004 et en 2005 et doit faire mieux en 2006, tout en souhaitant pouvoir payer par avance ses dettes également vis-à-vis des institutions financières internationales. Au sujet de l'important détournement de fonds survenu récemment à la Banque nationale d'Algérie (BNA), le ministre s'est contenté de signaler que l'affaire était à présent en justice et que des “mesures” avaient été prises au sein de cette banque publique comme au niveau du ministère des Finances en vue de découvrir les tenants et les aboutissants de ce “scandale”. Il a également indiqué qu'une “commission d'enquête indépendante composée d'Algériens et d'étrangers” avait été mise en place, tout en formulant l'hypothèse que les responsables du détournement “seraient à rechercher au sein même de la banque, mais aussi en dehors de celle-ci”. Concernant l'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA), le ministre a affirmé que le nom de la banque internationale appelée à accompagner le CPA dans ce processus serait connu dans les prochains jours. L'opération doit aboutir, dans une année, au choix définitif d'un partenaire devant détenir 51% des parts du capital de cette banque publique, a-t-il rappelé. “Le gouvernement n'attend pas l'avis du FMI pour arrêter ses décisions en matière de salaires”, a déclaré par ailleurs M. Medelci à une question sur les récentes déclarations de responsables du Fonds monétaire international mettant en garde contre les “effets négatifs” de toute augmentation de salaires sur la compétitivité de l'économie algérienne.