Le fonds totalise actuellement environ 20 milliards de dollars. Le ministre des finances note, par ailleurs, que la différence entre les réserves de change et la dette extérieure dépasse les 32 milliards de dollars. Le fonds de régulation des recettes, depuis sa création, a permis le remboursement de plus de 900 milliards de dinars (environ 13 milliards de dollars) de dettes. C'est du moins ce qu'a affirmé, hier, le ministre des finances, M. Mourad Medelci, en abordant la question du prix de référence du baril du pétrole retenu dans le cadrage du budget, lors de la présentation du projet de loi de finances pour 2006 à l'assemblée populaire nationale. Le fonds, relève le ministre, totalise actuellement environ 1 504 milliards de dinars (20 milliards de dollars). Le grand argentier du pays note, par ailleurs, que la différence entre les réserves de change et la dette extérieure dépasse les 32 milliards de dollars. En d'autres termes, l'Algérie, financièrement, se porte bien. Pour quoi alors “l'excès de prudence ?” s'interrogent les députés. Pour le ministre, le prix de référence des 19 dollars sur lequel se sont basés tous les équilibres budgétaires “n'a aucune influence sur les dépenses, et n'a pas d'effet limitatif sur celles-ci, lesquelles sont calées sur un baril à 43 dollars”. Les députés comprennent difficilement ce “jeu de chiffres”. Certains estiment que le gouvernement “joue à cache-cache”. En fait, la loi de finances, entre les recettes calculées sur un prix du baril de 19 dollars et les dépenses, qui elles sont calées sur un prix de 43 dollars, prévoit un déficit budgétaire de 963,5 milliards de dinars et un déficit du trésor de 769,9 milliards. “Ce n'est pas la première fois que le gouvernement prévoit un déficit budgétaire”, souligne M. Mourad Medelci. Le ministre explique que l'exercice 2006 sollicite fortement le budget de l'Etat pour la couverture financière de la dépense d'équipement dont la progression se situe à 28,7% par rapport à celle de la loi de finances complémentaire pour 2005 et à 117,8% par référence aux réalisations de 2004. L'option pour un prix de cadrage à 19 dollars, argumente l'argentier du pays, “obéit à plusieurs préoccupations”. Le ministre évoque la nécessité de sécuriser, à moyen terme, la dépense publique d'éventuels retournements brutaux de la conjoncture du marché pétrolier, dont l'imprévisibilité demeure. Il cite, également, l'obligation, dans un contexte de forte progression de la dépense, à contenir l'inflation dans les limites proches de celles des principaux partenaires, à travers le fonds de régulation des recettes qui a un effet de stabilisation de la liquidité. Le financement du solde global du trésor se fera, précise le ministre des finances, par recours au compte courant du trésor à hauteur de 40%, au marché intérieur à hauteur de 41% et aux financements extérieurs à hauteur de 9%, exclusivement de type concessionnel. M. Mourad Medelci, évoquant l'impact du projet de loi de finances pour 2006 sur le citoyen, parle de la création de 22 503 postes budgétaires pour les institutions et administrations publiques et de 462 565 équivalents emplois par an à travers les dispositifs de promotion de l'emploi. Le ministre avance que l'agriculture estime la création d'emplois dans le secteur à 176 000 équivalents emplois par an. Le taux de chômage, affirme le ministre, en reprenant à son compte les chiffres de l'ONS pas encore consolidés, sera en 2005 de 16%. M. Mourad Medelci soutient que ce taux “connaîtra chaque année une baisse de 1 à 2%”. Mais ce qui semble inquiéter le plus grand argentier du pays c'est le niveau des transferts sociaux, qui se chiffre à 512 milliards de dinars, soit 10 millions de centimes par familles algérienne par an. “beaucoup d'efforts doivent être entrepris pour rationaliser ce type de dépenses et pour que l'aide arrive véritablement à ceux qui sont dans le besoin”. Le ministre des finances souligne dans son intervention “l'absence de nouveaux impôts malgré le poids de la dépense publique en 2006. les seules dispositions législatives proposées à des modifications des tarifs se rapportent à de simples ajustements de taux liés principalement à la lutte contre la pollution et pour la préservation de l'environnement et dont les incidences sur le pouvoir d'achat son quasi nulles”. La commission des finances et du budget de l'APN ne partage pas l'avis du ministre et a donc rejeté ou amendé toutes taxes sur les véhicules diesel. Meziane rabhi