Selon le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, le Fonds de régulation des recettes (FRR), qui sera de nouveau alimenté grâce à la hausse des prix du pétrole, contribuera à l'absorption du déficit budgétaire qui devra se creuser fortement en 2022. Le gouvernement présente un budget "à trous" pour 2022. Le déficit budgétaire est fortement revu à la hausse par rapport au déficit prévisionnel de l'actuel exercice. Le creusement du déficit au titre de l'année budgétaire 2022 est dû essentiellement à un net rebond des dépenses publiques, lesquelles devraient caracoler à près de 10 000 milliards de dinars l'an prochain. Certes, le contexte post-Covid redessine nettement les priorités budgétaires avec, comme options, le retour de l'investissement budgétaire pour accompagner la reprise et l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages, laminés par le choc pandémique et l'inflation. Cela ne sera pas sans conséquences sur les comptes publics, dont le déficit est attendu en forte hausse en 2022. Alors que les spéculations vont bon train sur les options retenues par l'Exécutif pour le financement du déficit, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a assuré, dimanche, que le Fonds de régulation des recettes (FRR) "contribuera à l'absorption de ce déficit". Grâce à un net rebond des cours du pétrole brut sur le marché mondial, bien au-delà du prix de référence retenu par l'Exécutif dans sa feuille de route budgétaire de 2022, le FRR devrait renouer avec la plus-value permettant au gouvernement de renouer, à son tour, avec le financement du déficit au moyen de ce Fonds. Aïmene Benabderrahmane assure ainsi que l'Etat exclut de sa boîte à outils "le recours à la planche à billets et à l'endettement extérieur" pour combler le trou budgétaire prévu pour 2022. En réponse aux questions des membres de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur les options retenues pour le financement du déficit, Aïmene Benabderrahmane a assuré également que l'Etat comptait renoncer aux bénéfices des deux groupes publics, Sonatrach et Sonelgaz, et d'autres entreprises publiques, pour leur permettre de les réinvestir et d'élargir leurs activités. D'autant que les "revenus exceptionnels" de ces entreprises devraient baisser l'an prochain. Dans son dernier rapport sur l'Algérie, la Banque mondiale a indiqué que "plus de la moitié des besoins de financement budgétaire en 2020 devraient avoir été couverts par un prélèvement de 1 697 milliards de dinars sur le compte courant du Trésor, dont 70% représentaient des restes du programme de financement monétaire pour la période 2017-2019. Les prélèvements effectués sur les dépôts bancaires de Sonatrach et d'Algérie Poste, ainsi que sur le Fonds de régulation des recettes (FRR, le fonds d'épargne pétrolière) devraient avoir comblé la majeure partie du déficit de financement restant". Cette option est désormais écartée par l'Exécutif au profit du FRR qui se remet à encaisser le surplus de recettes d'hydrocarbures libellées en dinars. Mis en veilleuse en février 2017 faute de ressources, le FRR reprend vie grâce à la flambée des cours pétroliers. Cette cagnotte s'avère être la bienvenue, d'autant que "l'utilisation de la liquidité d'Algérie Poste et des entreprises publiques (4% du PIB en 2019, 4,9% du PIB en 2020), afin de financer le déficit budgétaire, a conduit à un bond des passifs non bancaires", lit-on dans le dernier rapport de l'institution de Bretton Woods sur l'Algérie. Sauf que le financement du déficit n'était pas la vocation initiale du FRR, mais cette option s'avère à moindre risque qu'un financement au moyen de la planche à billets.