"En matière de contaminations, nous constatons une stabilité de la situation épidémiologique que nous devons préserver. En effet, le nombre de personnes contaminées testées par la PCR, ainsi que des patients hospitalisés et des décès a baissé. La courbe épidémiologique est rassurante, cependant, l'attitude de nos concitoyens ne présage pas d'une durabilité de cette situation", a indiqué, hier, le Dr Mohamed Melhag, chercheur en virologie, à Radio Sétif, tout en soulignant se baser sur l'aspect mondial du virus qui est en train de rebondir dans plusieurs pays. "La durabilité de la situation actuelle est tributaire de plusieurs conditions dont le respect des gestes barrières comme le port du masque, la désinfection et le lavage des mains, la distanciation physique et sociale, ainsi que la faible cadence de la vaccination". Le virologue ne mâche pas ses mots pour dire qu'on ira droit vers une quatrième vague si on ne respecte pas les gestes barrières. Il dira en substance que les mêmes causes entraînent les mêmes effets. "Après la deuxième vague, nous avons averti que le relâchement ne peut que nous mener vers une troisième vague car tous les ingrédients étaient réunis pour que le virus revienne. Nous sommes en train de vivre la même situation", dira le Dr Melhag. Par ailleurs, le scientifique a révélé que des constatations de scientifiques, à travers trois wilayas du pays, ont fait apparaître un effondrement du respect des mesures barrières édictées depuis le début de la pandémie. "Nous retenons de nos expériences qu'après chaque relâchement, il y a une vague de contaminations. Il ne faut pas oublier que nous sommes en guerre. Actuellement, le virus est, certes, assiégé, cependant, il peut rebondir à n'importe quel moment. Le relâchement et la faible cadence de la vaccination encouragent son retour", dira le biologiste, qui a souligné que les personnes n'ayant pas reçu la deuxième dose doivent se présenter pour la faire car une seule dose ne peut prévenir qu'à hauteur de 30%. Il a, par ailleurs, précisé qu'une troisième dose, qui renforcera davantage l'immunité des personnes éligibles à la vaccination, est dédiée aux personnes en état de grande fragilité et qu'elle ne peut être administrée que six mois après la deuxième dose. Pour ce qui est de la ressemblance entre les symptômes de la Covid-19 et ceux de la grippe saisonnière, il dira qu'il est impératif de consulter un médecin car lui seul est habilité à faire la distinction clinique entre les deux pathologies. Il a rappelé que les chiffres relatifs à la vaccination en Algérie font apparaître que 24% des Algériens ont reçu les deux doses et 50% uniquement la première, soit 11 millions. Le chercheur a aussi évoqué la production du vaccin en Algérie qui, selon lui, entre dans le cadre de la préparation de l'Algérie pour faire face aux maladies émergentes. "Ce choix de produire le vaccin en Algérie est on ne peut plus stratégique car il entre dans le cadre de la sécurité sanitaire du pays. À l'avenir, pas moins de 75% des maladies émergentes seront dues aux virus et aux microbes, et nous devons assurer la production de nos vaccins", dira l'expert, tout en ajoutant que nous devrions produire même les vaccins des animaux pour protéger l'homme.