«Le recul des cas de contaminations au variant Delta, avec des chiffres sous la barre des mille cas/jour est plutôt un bon signe, même si seuls les tests PCR sont pris en compte dans le calcul des cas positifs », a indiqué le Dr Mohamed Melhag, chercheur en virologie. S'exprimant sur les ondes de la radio régionale de Sétif, le virologue algérien a néanmoins estimé que si les chiffres communiqués par le ministère de la Santé « ne sont pas mis en doute, il est évident que les porteurs sains du virus ne peuvent pas être décomptés, et c'est là que réside le vrai danger », a-t-il mis en garde. Pour preuve matérielle, le Dr Mohamed Melhag a cité l'exemple des donneurs de sang « dont 50% se sont avérés porteurs du coronavirus », a-t-il affirmé. « L'autre péril vient des personnes qui ne déclarent pas leur maladie par inconscience ou à dessein », a encore expliqué le virologue, appelant tous les citoyens « à adhérer à la politique nationale de prévention qui constitue la pierre angulaire dans la stratégie de contrôle et de maîtrise de la situation épidémiologique », a-t-il souligné. L'invité de la Radio de Sétif a également mis en garde contre tout relâchement après « une relative stabilité dans les cas de contaminations qui ne nous met pas à l'abri, loin s'en faut », a-t-il alerté. Se montrant optimiste, le Dr Mohamed Melhag a estimé que l'Algérie « est sur le point de dépasser le seuil d'alerte, c'est-à-dire la phase la plus dangereuse de l'épidémie, même si de nouveaux variants risquent de faire leur apparition dans le pays, mais sans constituer une réelle menace sur la population », a-t-il relevé. Le chercheur en virologie a surtout insisté sur la nécessité d'accélérer la cadence de la vaccination, « y compris pour les sujets qui ont déjà été contaminés », a-t-il martelé. «Même si l'efficacité de certains vaccins a été mise en doute en raison de la réduction du temps habituellement imparti aux essais cliniques qui peuvent durer plusieurs années, aucun effet secondaire dangereux n'a été constaté huit mois après la mise en place de toutes les marques de vaccins anti-Covid », a assuré le virologue. « La campagne de vaccination en Algérie a atteint sa vitesse de croisière, et cela nous autorise à penser que nous allons atteindre l'immunité collective dans les délais les plus courts et espérer ainsi retourner à une vie normale », a-t-il affirmé. « L'autre risque est que la retard dans la vaccination de la population peut donner le temps au virus de faire d'autres mutations dont on ignore le danger potentiel », a encore mis en garde le spécialiste, insistant surtout sur une « surveillance particulière des enfants qui sont un vecteur essentiel de la transmission du virus tueur ». Se montrant « peu favorable » à la vaccination des enfants de moins de 12 ans, le Dr Mohamed Melhag, s'est dit en faveur « d'une vaccination volontaire et non obligatoire, l'enjeu étant de franchir le mur de la peur et de casser cette phobie chez les récalcitrants victimes de la rumeur, en misant sur une politique de communication persuasive », a-t-il conclu.