Selon le Fonds monétaire international (FMI), Il faudrait un cours du pétrole à 141,6 dollars le baril pour permettre à l'Algérie d'équilibrer son budget. Le cours du baril de pétrole s'est nettement affermi ces derniers mois. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a clôturé, vendredi, à 84,38 dollars à Londres. Même s'il est difficile de savoir si cette dynamique durera dans le temps, il reste qu'elle constitue une bonne nouvelle pour l'économie algérienne. Pour autant, cette hausse reste insuffisante. Selon le Fonds monétaire international (FMI), Il faudrait un cours du Brent à 141,6 dollars le baril pour que l'Algérie rééquilibre sont budget en 2021, contre 83,6 dollars le baril l'année dernière. L'équilibre des comptes extérieurs nécessite également, cette année, un prix de 91,5 dollars le baril, contre 80,6 dollars le baril l'année passée. Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a indiqué, récemment, lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF) 2022 devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), que les recettes budgétaires pour l'exercice en cours devraient s'établir à 5.858,03 milliards de dinars, contre 5 114,09 milliards de dinars à fin 2020, soit une augmentation de 14,5%. Selon le Premier ministre, la fiscalité pétrolière recouvrée devrait atteindre 778,1 milliards de dinars à la fin de l'exercice budgétaire en cours, à la faveur de l'amélioration des cours du pétrole algérien "Sahara Blend", qui pourrait atteindre en moyenne 65 dollars le baril, contre 41,8 dollars le baril en 2020. Les dépenses budgétaires devraient augmenter à 8 642,7 milliards de dinars, contre 6 902,9 milliards de dinars l'année dernière, soit une hausse de 25,2% du fait de la croissance des dépenses de fonctionnement (+13,1%) et des dépenses d'équipement (+57,3 %). Le Trésor devrait afficher un déficit de 3 614,2 milliards de dinars à la fin de l'exercice en cours (16,5% du PIB), contre un déficit de 2 725,4 milliards de dinars en 2020 (14,5% du PIB). L'aggravation du déficit du Trésor, a expliqué le Premier ministre, est due à l'augmentation des dépenses budgétaires (+25,2%). Ce déficit sera financé en "recourant aux mécanismes du Trésor et d'économie du Fonds de régulation des recettes (FRR)", a assuré Aïmene Benabderrahmane. Voilà plusieurs années que le budget de l'Etat algérien est voté régulièrement avec un niveau très élevé de déficits, y compris pendant la période d'abondance de ressources. "Faute de pouvoir réduire substantiellement la dépense publique ou de renforcer les prélèvements au titre de la fiscalité ordinaire, le seul indicateur susceptible d'influer réellement sur le déficit du budget, c'est le niveau des exportations d'hydrocarbures et, en conséquence, celui de la fiscalité pétrolière", relevait le Cercle d'action et de réflexion pour l'entreprise (Care) dans une de ses contributions. Le financement du déficit budgétaire était une des difficultés sérieuses auxquelles le gouvernement se retrouve confronté à l'occasion de chaque exercice budgétaire. "Mais avec le temps, le problème à résoudre devient de plus en plus compliqué non seulement parce que le déficit à combler ne cesse de croître d'année en année, mais aussi parce que les solutions offertes (comme ce fut le cas quelques années plus tôt, avec l'emprunt national ou le financement non conventionnel) deviennent de plus en plus malaisées à mettre en œuvre ou de moins en moins efficaces ou praticables", estimait le même think tank. Le Fonds monétaire international (FMI), pour sa part, avertit que "la persistance de déficits budgétaires élevés à moyen terme engendrerait des besoins de financement sans précédent, épuiserait les réserves de change et présenterait des risques pour l'inflation, la stabilité financière et le bilan de la Banque centrale". Globalement, ajoute le FMI, la capacité des banques à prêter au reste de l'économie serait fortement entravée, ce qui aurait des conséquences négatives pour la croissance.