Aïmene Benabderrahmane a annoncé que la réforme de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pourrait intervenir dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2022 ou de la loi de finances 2023. L'inflation moyenne en Algérie est passée de +2,25% à fin juin 2020 à +5,66% à fin juin 2021, soit une hausse de +3,4 points de pourcentage, a indiqué, hier, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, lors de la présentation du projet de loi de finances 2022 (PLF 2022) devant les députés de l'Assemblée populaire nationale. L'accroissement des prix à la consommation, observé depuis le début de l'année courante, est lié à l'importante hausse des prix des produits alimentaires (+6,8 points de pourcentage) et ceux des biens manufacturés (+1,4 point de pourcentage), qui est due essentiellement à l'augmentation des prix des matières premières à l'international et des coûts liés à la logistique. "Le prix du transport d'un container de 40 pieds est passé de 2 700 dollars à plus de 12 000 dollars", a argué le Premier ministre. Le taux de l'inflation devrait s'établir à 3,7% en 2022 et en 2023 et à 3,8% pour 2024. Basé sur un prix de référence du baril de pétrole à 45 dollars pour la période 2022 à 2024 et un prix du marché à 50 dollars, le PLF 2022 prévoit une croissance économique de 3,3% pour l'année prochaine, avant de se stabiliser autour de 3% en moyenne annuelle en 2023 et 2024. Selon le Premier ministre la balance commerciale s'équilibrerait en 2022 et devrait être excédentaire en 2023 de 1,3 milliard de dollars, sous l'effet combiné de l'évolution graduelle des exportations et de la baisse graduelle des importations. Sur le plan budgétaire, compte tenu du niveau d'évolution de recettes et de dépenses budgétaires sur la période 2022-2024, le déficit budgétaire rapporté au produit intérieur brut (PIB) représenterait -18,1% en 2022, -15,7% en 2023 et -14,6% en 2024, contre -12,7% en prévision de clôture de 2021. En matière d'intervention sociale, le Premier ministre a fait état, entre autres, du soutien aux retraites et aux retraités pour un montant de 213,16 milliards de dinars, "couvrant le différentiel de pensions de retraites pour les moudjahidine, les petites pensions, la contribution au fonds de réserve des retraites ainsi que les indemnités complémentaires de pensions de retraites et d'invalidité), de l'allocation de retraite, de l'indemnité complémentaire de pensions et rentes, de la majoration exceptionnelle de 5% des pensions et allocations de retraite du régime des salariés et non-salariés, et la revalorisation exceptionnelle (introduite en 2012)". Concernant les mesures fiscales, le Premier ministre a expliqué que la réforme du système fiscal initiée par les pouvoirs publics, a pour objectif, d'une part, de conforter l'équité fiscale, par une répartition équitable de la charge fiscale entre opérateurs économiques, particuliers et ménages, et d'autre part, de répondre au besoin de relance de l'activité économique en stimulant l'investissement productif. Il a indiqué que "l'analyse de la structure des recettes fiscales du budget de l'Etat, révèle que l'impôt sur le revenu global sur les salaires représente, au titre de l'année 2020, 90% du total des recettes de l'impôt sur le revenu global (toutes catégories confondues), 55% du total des impôts directs, 26% du total des produits fiscaux et 24% de la fiscalité ordinaire". Pour le Premier ministre, "cette situation, caractérisée par une prépondérance des recettes correspondant aux retenues à la source sur les salaires en matière d'IRG, nécessite des ajustements visant à augmenter les recettes fiscales des autres catégories de revenus, et ce, pour assurer une meilleure équité fiscale". Aïmene Benabderrahmane a annoncé que la réforme de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pourrait intervenir dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2022 ou la loi de finances 2023. Il a aussi évoqué la simplification des procédures d'application de l'impôt sur la fortune. Il a rappelé dans ce cadre, qu'en l'état actuel de la législation fiscale, le délai de souscription de la déclaration des biens, est fixée tous les quatre ans, au plus tard le 31 mars. Par conséquent, les redevables ont jusqu'au 31 mars 2022, pour la souscription de cette déclaration. Le Premier ministre a évoqué la mise en place d'un dispositif national de compensation monétaire au profit des ménages éligibles, mis en œuvre, suite à la révision et à l'ajustement des prix des produits soutenus, qui sera concrétisé à travers un programme de transfert monétaire direct au profit des ménages éligibles. "Certaines études ont révélé que la consommation de farine par tête au niveau de certaines villes frontalières dépasse 800 kg par mois", a précisé Aïmene Benabderrahmane, en référence au fléau de la contrebande qui touche les produits subventionnés.