Il est à craindre que le conflit entre le ministère de l'Education et le syndicat tourne à la crise. Finalement, le Conseil national des enseignants du secondaire et du technique (Cnapest) a tranché pour la poursuite de la grève. Le syndicat affirme que "le mouvement de grève va continuer du moment qu'il n'y a rien de nouveau concernant nos revendications". Mieux encore, le Cnapest semble opter pour un durcissement de son mouvement de protestation initié le 16 février dernier. Après près d'un mois de grève, le syndicat décide, en effet, d'organiser des sit-in au niveau des wilayas, dès lundi prochain, et un sit-in national dont la date n'est pas encore arrêtée. Joint hier par téléphone, Messaoud Boudiba, porte-parole du syndicat, fait savoir que "la décision d'intensifier le mouvement est à imputer à l'attitude du ministère de l'Education dans la gestion de notre plateforme de revendications". Pour lui, le ministère tient le même discours que celui d'avant la grève. "Le PV que nous avons signé avec la tutelle le 8 mars dernier ne contient rien de nouveau sur nos revendications après plus de 3 semaines de grève", regrette-t-il. M. Boudiba assure que lors de la réunion de dimanche dernier, "les cadres du ministère présents n'avaient aucune prérogative pour prendre des décisions ou trancher nos revendications". "C'est malheureux qu'après tout ce temps, notre tutelle n'ait pas fait l'effort de chercher des solutions. Pis encore, la ministre de l'Education fait tout pour accabler les enseignants et les humilier." "Notre tutelle excelle dans l'art de l'intimidation. Elle use de tous les canaux pour casser la grève", dénonce le chargé de communication du syndicat. Le syndicat souligne qu'à ce stade de la grève, la balle est dans le camp de la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit. "La pression devrait être sur les épaules de la tutelle. Car, c'est elle qui ne fait aucun effort pour dénouer la situation", affirme M. Boudiba. D'après le syndicaliste, la ministre de l'Education "perd son énergie à diaboliser les enseignants grévistes et à monter l'opinion publique et les parents d'élèves contre nous, au lieu de s'occuper des vrais problèmes du secteur". "Nous voyons que l'enseignant est le maillon faible et que tout le monde le pointe du doigt parce que nous sommes les plus faciles à atteindre", déplore-t-il. Il est à craindre qu'avec ce maintien du mot d'ordre de grève, le conflit entre le ministère de l'Education et le syndicat tourne à la crise. Il entre, en tout cas, dans une phase de pourrissement. Il faut rappeler que le syndicat conditionne le gel de la grève par la satisfaction de ses revendications, dont la promotion systématique aux nouveaux grades et aux postes d'enseignant principal et d'enseignant formateur. Le syndicat exige aussi l'application du code de la médecine du travail et la promulgation d'une circulaire interministérielle favorisant l'accès des enseignants au logement. Le Cnapest revendique, également, l'instauration de la prime du Sud et l'installation d'une commission gouvernementale pour recenser les biens et fonds des œuvres sociales du secteur. D. S.