Le coût fiscal supporté actuellement par la grande distribution doit être allégé, afin qu'elle soit compétitive, suggère une nouvelle étude du cabinet spécialisé Finabi Conseil. Le cabinet spécialisé Finabi Conseil recommande de développer en urgence la grande distribution en Algérie pour corriger "la défaillance détectée sur la non-bancarisation de la consommation agricole". Dans une analyse publiée, tout récemment, le cabinet Finabi Conseil estime que ces "futurs professionnels de la distribution" auront comme responsabilité d'être les intermédiaires entre la population et le secteur bancaire sans que la bancarisation soit brusque ou coercitive. Le processus de gestion dans la grande distribution, indique l'analyse, exige que les flux financiers fiduciaires captés lors des achats effectués par les ménages sont automatiquement versés dans le circuit bancaire. "Une partie de ces flux bancarisés servent à honorer les dettes envers leurs fournisseurs ou producteurs en utilisant des moyens de paiement scripturaux (chèque, virement ou lettre de change)", explique Finabi Conseil. Ce dernier, note par ailleurs, que "les délais de paiement dans la branche sont de 60 jours en moyenne, ce qui permettra aux banques de bénéficier de cette ressource d'une manière pérenne". Selon Finabi Conseil, les solutions digitales proposées pour bancariser l'argent circulant hors circuit bancaire risquent de ne pas produire les résultats escomptés, du moins à court terme. "Les solutions digitales proposées actuellement en développant le e-paiement seront stériles à court terme vu la résistance au changement, le coût fiscal et la maturité financière de la population", soutient Finabi Conseil dans son analyse. "L'utilisation du e-paiement dans les pays développés ne s'est pas démocratisée ex nihilo. Le e-paiement s'est adossé sur la grande distribution", relève le cabinet conseil, indiquant que "la grande distribution est venue en amont, le e-paiement est venu en aval. À moyen terme, la digitalisation suivra et permettra d'optimiser l'inclusion financière". La consommation des autres produits (vêtements, électroménagers, etc.) ` "sera bancarisée significativement si nous allons vers cette solution", souligne Finabi Conseil. Toutefois, suggère-t-il, le coût fiscal supporté actuellement par la grande distribution doit être allégé, afin qu'elle soit compétitive. Dans son diagnostic, citant les chiffres publiés par l'Office national des statistiques (ONS) sur le revenu brut disponible des ménages en 2018, le cabinet conseil relève que le revenu brut disponible a été de 11. 835 milliards de dinars. Le niveau de l'épargne représentait 3.394 milliards de dinars (28,67%). La consommation finale a été de 8.442 milliards de dinars en valeur. "La consommation des ménages accapare ainsi 71,3% de leur revenu disponible brut et correspond à 42% du produit intérieur brut (PIB)", fait remarquer le cabinet conseil. Quatre "chapitres budgétaires", à savoir la consommation des produits agricoles, agroalimentaires, communication et transports, représentent 76,4% de la consommation totale des ménages. En valeur, le montant a été de 6.450 milliards de dinars. La consommation des produits agricoles est estimée à 2.616 milliards de dinars, soit 31% de la consommation totale. "Toute la chaîne de valeur du secteur donc toute la masse monétaire qui circule est fiduciaire et échappe totalement au circuit bancaire", constate Finabi Conseil. "La fiscalité inhérente au secteur est timorée, voire inexistante. En outre, la distribution est défaillante, créant des tensions insoutenables sur les prix et la disponibilité des produits comme nous l'avons observé dernièrement sur le poulet, la pomme de terre et la sardine", ajoute-t-il. Concernant la bancarisation du transport privé terrestre, Finabi Conseil propose une construction originale. Il suggère que ce secteur devienne "un service public managé par des EPE performantes", ainsi, les flux qui circulent dans ce secteur seront bancarisés. "Notre solution est issue d'un diagnostic sévère, mais objectif. La qualité de service du transport privé terrestre est médiocre et échappe à toute amélioration managériale et financière. Le transport public terrestre est meilleur, mais financièrement complètement déséquilibré. Ainsi, cette construction originale permettra de réduire la précarité des emplois dans ce secteur si névralgique et optimisera l'inclusion", souligne Finabi Conseil.