La Caisse nationale du logement (CNL) doit être transformée en banque nationale du logement (BNL) plaide Finabi, cabinet de conseil spécialisé en diagnostic financier et analyse économique, qui propose un nouveau modèle économique. Dans son analyse, le cabinet Finabi fait remarquer que les ressources consommées par la Caisse nationale du logement, entre 2014 et 2020, dans le cadre de la réalisation de logements a dépassé les 3 832,65 milliards de dinars, soit une moyenne annuelle de 547 milliards de dinars ! "Si nous consolidons avec les chiffres communiqués par le ministère de l'Habitat sur les ressources financières consommées entre 1999 et 2013 estimées à 2 979 milliards de dinars, le montant global des dépenses publiques pour 'subventionner' le secteur de l'habitat entre 1999 et 2020 a été de 6 811,65 milliards de dinars, soit une moyenne annuelle de 324 milliards de dinars !" ajoute le cabinet Finabi. Ce dernier indique que le véhicule financier principal utilisé par les autorités pour couvrir le besoin en logements est la CNL via les programmes (logement public locatif et AADL) et les aides (logement social participatif, habitat rural et autres). "Le nombre de logements construits entre 1999 et 2018, grâce à ces financements est de 3,6 millions d'unités", relève le cabinet spécialisé en diagnostic financier citant le ministère de l'Habitat. Finabi évoque une moyenne annuelle de 189 500 unités. Le coût unitaire du logement supporté par les finances publiques est évalué à 1,7 million de dinars. "Le modèle économique actuel de la CNL nécessite une amélioration (ressources consommées pléthoriques, qualité des logements, captation de la rente et manque d'équité sociétale). La CNL doit être transformée en banque nationale du logement", estime le cabinet Finabi. Que doit être son modèle économique ? La première conclusion du diagnostic de Finabi est que le salarié moyen en Algérie (41 000 DA par mois) doit continuer à être aidé pour se loger et non devenir propriétaire ! Sa capacité de crédit est insuffisante pour accéder au crédit locatif de la Cnep-banque et aux autres formules de crédit d'accès à la propriété. La deuxième conclusion fait ressortir que le montant dépensé annuellement (à hauteur de 500 milliards de dinars) est insupportable d'un point de vue finances publiques. Comment le réduire ? Quel rôle peut jouer la nouvelle banque de développement de l'"habitat" ? Pour Finabi, la performance de cette "nouvelle" banque doit être mesurée par l'économie de dépenses publiques qu'elle va réaliser et non sur la base de sa rentabilité financière. "Avec cette force de frappe de 500 milliards de dinars, la CNL (BNL) deviendra un 'super bailleur' du parc immobilier inoccupé (estimé à + de 2 millions d'unités)", soutient le cabinet. Ce budget, ajoute-t-il, permettra de louer 1,4 million d'unités avec un loyer mensuel moyen de 30 000 DA destinés aux foyers à revenus moyens. "Ces foyers à revenus moyens vont "sous-louer" ces biens à 15 000 DA par mois "sans avance annuelle" en boostant l'inclusion financière. "Les économies potentielles seront de 250 milliards de dinars par an tout en atténuant la crise du logement", analyse Finabi, suggérant que l'intermédiation financière de ce nouveau produit bancaire doit être digitalisée pour éviter toute dérive. Par ailleurs, le cabinet Finabi recommande d'appliquer une taxe sur la fortune de 360 000 DA par an aux propriétaires de biens inoccupés récalcitrants à ce dispositif, pour les inciter à louer à la BNL.