Une quarantaine de militants politiques, syndicalistes et hirakistes se sont réunis, samedi 13 novembre, au siège du RCD pour jeter les fondements d'un cadre politique qui aura pour mission d'exiger la libération des détenus d'opinion et la défense des libertés. Cette initiative qui intervient dans un contexte politique particulier marqué par un rétrécissement des espaces de libertés fait suite à l'appel lancé par les forces de l'alternative démocratique (PAD), rendu public le 1er novembre 2021 pour la construction d'un front contre la répression et pour la défense des libertés. "Les participants dont des acteurs politiques, associatifs, collectifs de défense des détenus d'opinion, journalistes, activistes du Hirak... ont débattu de la situation intolérable des atteintes graves aux libertés et des conditions de vie effroyables de l'immense majorité des populations", ont indiqué les rédacteurs du communiqué rendu public hier. Objectif principal assigné à cette réunion élargie : la construction d'un cadre politique de défense des libertés démocratiques qui exige la libération sans condition de tous les détenus d'opinion, l'arrêt de la répression et le respect des libertés fondamentales. "Les participants dénoncent l'instrumentalisation de la justice et affirment l'exigence de l'abrogation de toutes les lois liberticides et plus particulièrement l'article 87bis du code pénal", note le texte. Organisée suite à l'appel lancé le 1er novembre par le PAD pour la construction d'un front contre la répression et la défense des libertés démocratiques, "la réunion d'hier (samedi 13 novembre, ndlr) est une réunion intermédiaire qui va préparer la proclamation de la naissance du front", précise Ouamar Saoudi, cadre du RCD, joint par téléphone. "On a mis en place un comité provisoire qui s'est chargé d'élargir l'audience de notre initiative et de préparer la prochaine réunion. Il va aussi préparer un document qui sera une sorte de charte sur laquelle les gens vont s'engager", a-t-il détaillé. Selon lui, outre des militants politiques et syndicaux, des membres des comités de défense des détenus de différentes wilayas (Oran, Mostaganem, Béjaïa...) se sont joints à cette initiative dont la formalisation sera mise en place dans un mois. Le but est de "rassembler tout ce beau monde éparpillé" pour construire "un cadre politique" mais non partisan, ouvert à toutes les sensibilités politiques qui "pèsent sur la scène politique nationale" et exiger que "les détenus politiques et d'opinion soient libérés sans condition". "Comme précisé dans l'appel du 1er novembre, ce front a pour objectif de militer pour la libération de tous les détenus politiques et d'opinion, la cessation de la répression, la défense des libertés démocratiques et syndicales", explique-t-il. Dans son appel du 1er novembre, le PAD a dressé un tableau noir de la situation des libertés démocratiques en Algérie. "Aujourd'hui, près de 300 détenu(e)s politiques et d'opinion, hommes et femmes, dont des responsables et des militant(e)s de partis politiques et d'association, des universitaires, des journalistes, des avocats, de nombreux jeunes activistes du Hirak et des réseaux sociaux, sont emprisonnés et des milliers d'autres poursuivis arbitrairement", a-t-il déploré, estimant que "l'urgence est à la mobilisation des Algériennes et des Algériens".