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"Le poids des tabous..."
1re partie
Publié dans Liberté le 17 - 11 - 2021


À CELLES QUI SOUFFRENT EN SILENCE...
On a beau être au début de l'automne, les journées sont toujours aussi chaudes. Tout comme la saison, les fêtes ne veulent pas finir. Il ne se passe pas une semaine sans qu'un mariage ou une circoncision soient célébrés. Du jamais vu dans la région : les fêtes sont aussi programmées en milieu de semaine. Personne ne les rate. Certaines fêtes sont animées par des disc-jockeys, à la joie des plus jeunes. Les vieux préfèrent assister à celles animées par des troubadours. Ils retrouvent avec joie et beaucoup de nostalgie de doux souvenirs liés à leur jeunesse passée.
Ces souvenirs ont un visage qui leur rappelle leur premier amour. Malgré le temps passé, ils n'ont rien oublié.
Hadja Taos fait partie des nostalgiques et se rappelle non sans un pincement au cœur, tout en regardant les jeunes se défouler sur la piste aménagée pour l'occasion, avoir fait comme eux. Son défunt mari ne lui avait jamais rien refusé, il n'avait qu'elle, il l'adorait. Du temps de sa jeunesse, les filles de son âge étaient nombreuses à l'envier et à être jalouses de sa liberté.
Hadja Taos se souvient avoir dansé avec tous les jeunes de son âge. Elle a de nouveau un pincement au cœur. Il ne reste plus beaucoup de cavaliers de sa jeunesse. Certains sont décédés, d'autres sont cloués au lit par la maladie ou par la vieillesse. Même son mari Mokrane l'a quittée il y a quelques années. Ils n'ont pas eu d'enfant, à leur grand regret. Elle ne sait qui d'eux a été stérile et malgré sa frustration, elle n'a jamais songé à le quitter. Elle aurait pu pour plusieurs raisons. Elle a toujours eu envie d'avoir des enfants car elle adore leur présence joyeuse et bruyante. Elle aurait pu se remarier, les prétendants n'ont jamais manqué même en la sachant mariée.
Elle a été l'objet de convoitises durant des années. Tous ont tenté leur chance, certains lui ont promis de l'emmener en France, d'autres de faire d'elle une reine et de mettre à sa disposition gouvernante et chauffeur car ils étaient fortunés.
Hadja Taos reconnaît avoir été tentée. Non pas qu'elle n'a plus aimé son mari Mokrane. Il était devenu insupportable pendant quelques mois. Il lui a fait de terribles scènes de jalousie. Au fil du temps, elle a embelli et a continué à susciter l'admiration et le respect de tous ceux qui la connaissaient. Même les femmes d'âge mûr la voulaient alors pour belle-fille. L'information était parvenue aux oreilles de son mari, qui avait fini par perdre confiance en elle. Il ne pouvait même plus se fier aux femmes. La peur de la voir partir et se remarier l'avait poussé à lui interdire de sortir et même de recevoir de la visite en son absence.
Heureusement pour elle, cet enfer n'aura duré que quelques mois. Elle reconnaît que le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Il était arrivé un grave accident de la circulation, en 1964, à quelques kilomètres de leur village. Un camion avait heurté de plein fouet un car transportant des voyageurs. Certains s'en étaient sorti avec des blessures légères, d'autres n'ont pas eu cette chance. En particulier une famille. Les parents y laisseront leur vie. Hadja Taos y avait vu un signe du destin en apprenant que les enfants étaient sains et saufs.
L'enquête faite par l'assistante sociale durant les semaines suivantes révéla qu'ils n'avaient plus de proches parents. Hadja Taos en avait profité pour prier son mari de faire une demande d'adoption. Les enfants, en attendant la conclusion de l'enquête, étaient restés avec eux. L'assistante sociale, qui leur avait souvent rendu visite, avait noté combien les enfants semblaient s'être remis du tragique accident où ils avaient perdu leurs parents. Ils se portaient à merveille. Comment ne pas en tenir compte quand ce qui importait pour tous était le bonheur des enfants ? Et c'était pourquoi elle n'avait pu qu'être d'accord pour leur confier la garde.
Hadja Taos n'a pas oublié ce jour où elle vit sa famille s'agrandir d'un coup de trois enfants. L'aînée, Hanane, avait alors huit ans et les faux jumeaux, Abdelkrim et Abdenour, avaient tout juste quatre ans. Si l'aînée n'avait rien oublié de ses origines, les garçons n'avaient plus aucun souvenir d'avant leur arrivée dans leur vie. Hanane leur était reconnaissante de les voir adoptés et d'être aux petits soins pour eux. Ils étaient alors enfants, ils ne pouvaient pas savoir que leur présence leur apportait le bonheur mais surtout que la paix était revenue dans son foyer. Son mari lui avait fait de nouveau confiance car elle était toute à lui et à leur famille. Dieu lui avait accordé ce qu'elle avait toujours voulu. Comment ne pas en prendre soin ? Elle n'était pas ingrate. Chaque jour, elle lui témoignait sa reconnaissance.
Elle n'avait en fait qu'un seul regret, elle trouvait que le temps passait trop vite.
À suivre
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