Dans une note interne adressée aux structures locales du parti, la direction du RCD a décidé d'exclure les militants qui se sont portés candidats aux élections locales boycottées par le parti. "Certains militants du parti ont outrepassé la décision du conseil national en se portant candidats sur quelques listes. Ils s'excluent ainsi de fait et par eux-mêmes des rangs de notre Rassemblement", indique, en effet cette note, que Liberté a consultée. Le document s'est référé à des articles des statuts du parti et de son règlement intérieur. Cette note, adressée par la direction du parti aux bureaux régionaux, demande aux responsables de "saisir les conseils communaux pour identifier les militants qui auraient enfreint ces dispositions statutaires et réglementaires aux fins de prononcer leur radiation définitive de notre effectif militant". Il s'agit, en fait, d'une vingtaine de militants et cadres du RCD qui ont décidé de défier la résolution prise par le conseil national de leur parti en participant aux élections locales du 27 novembre. Une bonne partie de ces militants se trouve à Béjaïa, à Tizi Ouzou et à Bouira. C'est par exemple le cas de l'ancien P/APC d'Azeffoun (Tizi Ouzou) qui s'est porté candidat sur la liste "Assirem" (L'espoir) constituée par d'anciens cadres et militants du RCD, exclus dès 2019. À l'issue d'une réunion tenue le 17 septembre dernier à Alger, le RCD avait décidé de ne pas prendre part aux élections locales. "Pour le RCD, le processus révolutionnaire enclenché en février 2019 est, de façon irréversible, ancré dans la conscience des populations... Le RCD demeure plus que jamais aux côtés de ceux qui luttent pour l'avènement d'une transition démocratique qui restitue la parole au peuple algérien et aux côtés des centaines de prisonniers d'opinion et des victimes de l'arbitraire", avait, notamment, expliqué ce parti dans un communiqué. S'il n'a pas programmé de meetings pour appeler au boycott, le RCD rappelle, dans sa directive, qu'il est fondamental que "cet engagement et cette détermination soient entretenus et amplifiés par la sensibilisation et la mobilisation, afin de transformer le désintérêt légitime des populations dans cette farce électorale en dynamique de résistance citoyenne". La direction du RCD demande également aux responsables locaux de "se rapprocher des populations pour expliquer que notre rejet de ces élections locales ne procède d'aucune tactique ou stratégie spécifique" car il "refuse de se rendre complice d'une offense à la dignité des Algériens". "(...) La disqualification de la manœuvre du 27 novembre est une condition pour la renaissance de l'espoir dans notre pays", note encore le document interne.Outre le RCD, les partis qui adhèrent au Pacte pour l'alternative démocratique (PAD) ne participent également pas aux élections locales. De tous les partis de l'opposition démocratique, seul le FFS a fait le choix de la participation.