Malgré les dégâts causés par les incendies, les prévisions des responsables de l'agriculture dans la wilaya tablent sur une production avoisinant les 12 millions de litres à la fin de la campagne oléicole qui vient de débuter. Malgré les incendies ravageurs qui ont décimé, l'été dernier, une bonne partie du couvert végétal et du patrimoine arboricole, notamment oléicole, de la wilaya de Tizi Ouzou, la saison – en termes de production d'huile d'olive – ne semble pas pour autant compromise. C'est ce que les prévisions des services agricoles de la wilaya annoncent. En effet, même si 9 000 hectares de couvert végétal sur les 25 000 détruits par les flammes l'été dernier sont des oliviers, les responsables du secteur agricole tablent sur une production d'huile d'olive estimée à 12 millions de litres à la fin de la campagne oléicole qui vient de débuter. C'est ce qu'a annoncé Djamal Sersoub, directeur des services agricoles (DSA) de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'occasion du coup d'envoi de la campagne oléicole 2021 donné, le week-end dernier, à Ifigha, dans la daïra d'Azazga. Les prévisions augurent une production de 25 quintaux d'olives à l'hectare, qui fourniront 18 litres d'huile au quintal, a-t-il détaillé. La production oléicole de la saison en cours s'annonce étonnamment exceptionnelle puisque les oliviers, qui ont été miraculeusement épargnés par le feu, ont augmenté leur production, compensant, en grande partie, toute la perte subie par le patrimoine oléicole. Djamal Sersoub a tenté de rassurer la population, éloignant toute velléité d'augmentation du prix de l'huile d'olive propagée, ici et là, à travers la Kabylie. Il est vrai qu'on est bien loin de la campagne oléicole 2018-2019 qui avait vu la production d'huile dépasser les 18 millions de litres, a rappelé un responsable de la filière oléicole. De son côté, le responsable de la filière interprofessionnelle oléicole, Belassam Ahmed, a rassuré : "Ce sera une excellente campagne, malgré toute la peur engendrée par les incendies. La production sera bien meilleure qu'on le pensait et toutes les spéculations sur une éventuelle envolée des prix de l'huile d'olive sont vaines. C'est une année plus que bénéfique, et c'est tant mieux ! C'est rassurant pour tous les ménages qui commençaient à s'inquiéter de voir leurs réserves s'amenuiser et d'être contraints de payer l'huile plus cher." Aujourd'hui, l'heure est au repeuplement des zones ravagées par le feu. Depuis quelque temps, de nombreux oliviers que l'on croyait totalement calcinés commencent à se régénérer. De nouveaux plants devront venir remplacer ceux qui ont été totalement brûlés. Un membre de l'association Azar n'tzemourt (La racine de l'olivier) s'est dit fortement optimiste car l'arbre régénère très souvent : "Il faut juste se mettre au travail, la main dans la main, pour remplacer tout ce qui a été brûlé. Un arbre, même totalement brûlé, peut reprendre. Nous sommes là pour contribuer au renouveau de notre patrimoine oléicole. Il y a, parfois, des catastrophes qui sont 'utiles', qui arrivent pour nous réveiller, nous pousser à rebondir et travailler davantage notre terre, trop souvent laissée en jachère." Fayçal Amazit, oléifacteur à Ifigha et exportateur vers la France de l'huile vierge Ouiza – il a décroché une médaille d'or en 2021, au 19e Concours international des huiles du monde –, a dédié la saison oléicole 2021 à tous les sinistrés et aux victimes des incendies du mois d'août dernier. "Ne perdez pas espoir. Il y a, malgré tout, une bonne récolte cette année et nous avons de gros stocks d'huile 'normale ou vierge'. Les prix n'iront pas au-delà de 800 DA, ils vont peut-être même baisser", a-t-il dit d'un ton rassurant.