Déjà maigre de par le nombre limité d'associations, le tissu culturel aux Ouacifs est réduit dans une large proportion à une existence purement administrative, laissant le champ à seulement deux entités et à une Maison des jeunes très loin de sa principale mission de lieu de rayonnement culturel. Et pour cause, l'inventaire en la matière qui fait ressortir à peine une demi-dizaine d'associations agréées et deux seulement encore en activité est suffisamment parlant. Un état chiffré des lieux qui illustre on ne peut clairement l'état de désuétude qui caractérise l'action culturelle de la région pourtant pionnière en la matière. L'on est, en effet, nostalgique de la belle époque ayant suivi la brèche démocratique du début de la dernière décennie où les associations culturelles Tafsut n'Tamet du chef-lieu municipal d'Aït-Boumehdi et Asirem de Timeghras dans la même commune, les premières à voir vu le jour au niveau de la daïra des Ouacifs occupaient admirablement le terrain. Et c'est à juste titre d'ailleurs que la déception est immense chez leurs animateurs qui n'avaient pourtant comme secret de réussite que leur farouche volonté de servir bénévolement. Une volonté qui s'est heurtée au fil du temps à moult aléas dont notamment un aspect que l'on n'évoque que rarement et pourtant grandement à l'origine de l'essoufflement caractérisé du mouvement associatif dans sa globalité, celui lié à l'absence de relève. Les rares villageois universitaires de l'époque qui étaient à l'avant-garde n'ont pas trouvé à qui passer le témoin parmi les nouvelles générations principalement les étudiants censés être la locomotive, affirme dépité, un ancien animateur pour qui l'argument de manque de moyens et d'absence d'infrastructures brandi à chaque fois pour justifier ce recul ne tient pas à lui seul la route. C'est une dérobade et une argutie tout simplement car nous avons réalisé bien des choses en ayant absolument rien entre les mains, poursuit notre interlocuteur dont les tentatives d'entourer des jeunes pour leur faire admettre l'importance se sont avérées toutes vaines. Néanmoins, l'association Tafsut n'Tamet d'Ait-Boumehdi a signé de fort belle manière son come-back après un intermède de près de cinq années, en organisant et admirablement, au courant de la saison estivale écoulée, la première édition d'un carrefour culturel qui se veut, selon son président, un rendez-vous annuel durant lequel nous présenterons nos activités courantes. Notre interlocuteur parle de démarches entamées en vue de l'exploitation du nouveau centre culturel, achevé depuis un bon bout de temps mais fort malheureusement non opérationnel. Son souhait est que ses concitoyens de Timeghras mettent à profit à leur tour, la réception récente d'un superbe foyer de jeunes pour redynamiser leur association Assirem. Et jusque-là, l'activité culturelle au niveau de la daïra est presque l'apanage exclusif de Tarwa n'Kweryet, l'association culturelle d'Agouni-Fourrou, et à un degré moindre Assirem d'Ath-Aggad, de création beaucoup plus récente. La première s'est illustrée principalement par un rythme d'activité plus ou moins régulier avec, notamment, sa troupe théâtrale Ineznazen qui a collectionné bien des consécrations à l'occasion de joutes organisées ici et là, et son travail de mémoire entamé depuis cinq ans consistant en le retraçage du rôle joué par son village de domiciliation au cours de la glorieuse guerre de Libération nationale. Un travail initié sous le titre générique de lutte contre l'oubli et qui a déjà vu le monument érigé à la mémoire des 110 martyrs de ce hameau complètement restauré, le parcours de chacun de ces valeureux combattants retracé dans un portrait, la réalisation de deux documentaires vidéo, la collection d'un ensemble d'objets, entre autres, effets personnels des maquisards, balles, obus, retrouvés dans les méandres rocheux des montagnes de Kouriet surplombant le village par le sud. Ce travail a été couronné de deux distinctions, celle du troisième prix du concours du meilleur film documentaire et du premier prix de la meilleure exposition ayant trait à la guerre d'indépendance, initiés ces deux dernières années par la DJS (direction de wilaya de la jeunesse et des sports). Côté maison des jeunes des Ouacifs, unique structure de la jeunesse fonctionnelle au niveau de la daïra, on est très loin d'incarner le rôle de lieu de rayonnement culturel et de loisirs dévolu à une structure du genre, et ce, indépendamment des efforts fournis par le directeur en poste depuis la réouverture de l'infrastructure après d‘intenses travaux de restauration. Assirem K.