Les enseignants grévistes menacent d'entamer d'autres actions de contestation si le ministère de tutelle continue à se murer dans le silence face à leurs revendications. Au deuxième jour de la grève nationale du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), hier, des sit-in ont été organisés devant les Directions de l'éducation à travers le territoire national, conformément aux résolutions de son conseil national. "45 wilayas ont répondu favorablement à l'appel", a affirmé Messaoud Boudiba, coordinateur du syndicat, précisant que nombreux sont les enseignants qui se sont déplacés vers les chefs-lieux de wilaya pour participer aux rassemblements, et ce, en dépit des conditions climatiques défavorables. Des rassemblements au cours desquels, la base militante du Cnapeste, en grève cyclique de deux jours depuis quatre semaines, a affiché sa volonté de maintenir la cadence du mouvement de protestation, en l'absence d'une réponse officielle de la tutelle. "Ces rassemblements, encadrés par les services de sécurité, se sont déroulés dans le calme et sans aucun incident majeur", a déclaré M. Boudiba, tout en ajoutant que les enseignants ont voulu délivrer un message fort à la tutelle, de par cette action, qui fait monter d'un cran le mouvement de protestation. "La mobilisation est intacte", a fièrement constaté M. Boudiba, présent, en ce qui le concerne, au rassemblement de Boumerdès. Les grévistes, munis de banderoles dont le contenu résume les principales revendications socioprofessionnelles, ont dénoncé ce qu'ils qualifient de "mépris" de la tutelle et son silence qui perdure depuis bientôt un mois, déplore ce responsable syndical. "Une démonstration de force des enseignants, qui ont eu l'opportunité lors de ces rassemblements de crier haut et fort leur détermination à poursuivre la grève jusqu'à la satisfaction pleine et entière de leurs revendications", a affirmé M. Boudiba. Ce dernier estime qu'"il est grand temps que la tutelle prenne conscience de l'ampleur de la grève et, de ce fait, engage un dialogue responsable sur les revendications exprimées", soulignant qu'"il est inutile de minimiser ce mouvement ni de tomber dans une guerre des chiffres". Pour lui, "la grève est une réalité qui s'est imposée sur le terrain, il serait plutôt judicieux pour la tutelle d'œuvrer pour trouver des solutions et mettre fin à la contestation. La désinformation ne profite à personne". Le leader du Cnapeste avertit, par ailleurs, que dans le cas où aucune suite ne serait donnée à ce stade de la grève, les autres résolutions prises lors du dernier conseil national tenu à Blida et qui concernent l'escalade du mouvement par l'organisation de regroupements régionaux puis le boycott de l'opération de report des notes du premier trimestre sur les bulletins, seront mises en exécution. "À l'approche des vacances scolaires, le conseil national est appelé à se réunir dans les jours à venir pour définir la stratégie à adopter lors du second trimestre, cela bien évidemment dans le cas où cette crise persisterait", rappelle M. Boudiba.