Le Cnapeste entame, aujourd'hui mardi et demain mercredi, sa troisième semaine de grève cyclique de deux jours par semaine décrétée lors du premier conseil national de cette organisation syndicale tenu à Boumerdès les 16 et 17 octobre dernier. Le round de négociations engagé entre le Cnapeste et les représentants du ministère de l'Education tenu le 24 octobre 2021 pour désamorcer la crise n'a pas eu l'effet escompté. En effet, les réponses de la tutelle contenues dans le procès-verbal de cette réunion, considérées comme une "fuite en avant", ont provoqué le courroux de la base qui a exprimé son rejet lors des assemblées générales puis lors des conseils de wilayas tenus la première semaine du déclenchement de la grève c'est-à-dire les 2 et 3 novembre. Ce mouvement, qui a été massivement suivi selon les chiffres communiqués par le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, a paralysé à hauteur de 80% les lycées et 55% les collèges lors des deux précédentes grèves. Le second conseil national, qui s'est déroulé à Blida les 5 et 6 novembre, a réaffirmé la volonté de cette corporation à maintenir le cap de la mobilisation jusqu'à la satisfaction de leurs revendications légitimes. D'ailleurs, le même conseil a décidé, face au mutisme de la tutelle, de radicaliser le mouvement de contestation et d'envisager d'autres actions à l'image de la tenue de sit-in au niveau des Directions de l'éducation des wilayas, de rassemblements régionaux et de boycotter le report des notes du premier trimestre sur les bulletins des élèves. "Le mot d'ordre de grève reconductible est maintenu, et l'organisation des sit-in et rassemblements est envisagée à compter de la semaine prochaine", soutient Messaoud Boudiba, précisant que la seule réaction enregistrée pour dénouer la crise est à mettre à l'actif du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese). "Le Cnese a pris attache avec nous le 9 novembre dernier. Un rapport détaillé leur a été transmis sur la situation qui prévaut dans le secteur, ainsi que sur les vrais tenants et aboutissants de ce mouvement de grève. Le Cnese s'est engagé à présenter nos doléances contenues dans le rapport aux autorités suprêmes du pays, conscient du fait que cette situation doit trouver des solutions". Le porte-parole du Cnapeste s'étonne encore une fois du mutisme observé par la tutelle. "Au lieu d'apaiser la situation, les responsables du ministère de l'Education misent sur l'essoufflement du mouvement", constate amèrement Messaoud Boudiba, qui rappelle que la volonté des enseignants ne fait que se renforcer face au mutisme et au mépris affichés par la tutelle. "Le pourrissement ne fait qu'aggraver les choses. Les responsables du ministère de l'Education ont-ils vraiment conscience de la réalité qui prévaut dans le secteur ? Une question qui reste posée lorsque l'on sait que la plupart des infrastructures scolaires, à travers le pays, sont délabrées et handicapent lourdement la scolarité des élèves, le protocole sanitaire pas appliqué, etc. On pointe du doigt la grève et on focalise l'attention de tout le monde sur elle, alors qu'en parallèle, la gestion des vrais problèmes à prendre en charge est reléguée au second plan", s'offusque le porte-parole du Cnapeste, qui estime que la balle est toujours dans le camp de la tutelle qui doit, rappelle-t-il, prendre ses responsabilités.