Elle fait partie des communes qui n'ont pas enregistré de candidatures pour l'assemblée communale, Ait Mahmoud sera donc sans maire, dès le 5 décembre prochain. Ses habitants ne semblent pas préoccupés par cette situation d'exception. Hier, ils étaient dans leurs champs d'oliviers... À Aït Mahmoud, la plupart des habitants ont plutôt pris le chemin des champs d'oliviers épargnés par les derniers incendies de l'été dernier, en cette matinée d'élections. Ils ne se sentent pas concernés par l'opération électorale et ils l'ont fait savoir dès l'annonce de la tenue du scrutin anticipé. Dans cette commune perchée sur les hauteurs de Beni Douala, à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, l'ambiance habituelle des jours de vote n'était point au rendez-vous. Le scrutin n'a pas eu lieu. Aucune liste de candidats n'a été constituée dans cette localité. Une situation inédite qui illustre la rupture de la population locale avec le processus électoral. Hier, devant l'entrée du siège de l'APC, un jeune employé ironise. "C'est plutôt une journée ordinaire, dédiée à la collecte des olives", dit-il, avant de nous inviter à rencontrer le maire sortant, Ramdane Boudarène, qui laissera son siège vacant dès le 5 décembre prochain. En attendant, il continue de veiller sur sa commune et sur le bon déroulement du scrutin pour les listes APW. En effet, malgré l'absence de candidats à l'Assemblée communale, 14 bureaux et 6 centres de vote ont été ouverts, afin d'accueillir les votants pour les listes APW. Au centre de vote à l'école primaire du village de Taguemount Azzouz, les électeurs ont comme observé une grève électorale. Les listes pour l'APW ne les ont pas mobilisés. "Sur les 1 995 électeurs inscrits sur la liste électorale, seulement 14 citoyens avaient voté à 13h", a assuré le chef du centre. Non seulement les habitants ne semblent pas trop emballés par le scrutin, mais cette situation inédite ne les indispose pas non plus. Certains parmi eux ont la profonde conviction qu'un maire est sans prérogatives lui permettant de prendre en charge leurs préoccupations. D'autres, pour des raisons politiques, ont décidé de boycotter le scrutin dans la continuité du rejet du processus électoral entamé depuis décembre 2019. Sauf, peut-être, le maire sortant qui s'inquiète pour l'avenir de sa commune et de sa gestion. Il est dans l'incertitude. "Nous sommes incertains quant au devenir et à la gestion de ces communes sans liste aux APC. Nous ne savons pas ce qu'il se passera", a-t-il indiqué. "Il y a eu défection citoyenne et rejet de tout ce qui est élection", a-t-il encore expliqué. Un désenchantement. "Les gens sont complètement déconnectés. Ils sont devenus méfiants et pensent que tous les élus sont corrompus", a-t-il poursuivi, non sans regret. En somme, après le 5 décembre, la commune d'Ath Mahmoud risque une paralysie administrative. Une situation d'exception qui n'était pas prévue par le code communal. Probablement, les affaires de la localité seront-elles confiées à une sorte de commission administrative, le temps d'envisager une élection partielle. D'ici là, il faut espérer que la population locale aura changé d'avis.