Les professeurs vont observer une journée de protestation après-demain qui sera suivie, une semaine après, d'une grève illimitée. En dépit de tous les moyens que dépense l'Etat pour la prise en charge des élèves, il se trouve que pour des blocages administratifs les élèves paient les fautes des autres. La situation du collège d'enseignement moyen Si Yahia aux Ouadhias est à méditer. Sur le plan de la discipline et de la formation pédagogique, les collégiens et le personnel enseignant sont à féliciter. Malheureusement, en contrepartie, ils ne reçoivent que mépris et dénigrement. Effectivement, c'est une catastrophe. L'histoire du calvaire que vivent aussi bien les élèves que leurs parents remonte au mois de juin dernier lorsque le gestionnaire de cet établissement a été licencié après le rapport de la commission d'enquête diligentée sur les lieux. Depuis, cette situation va de mal en pis. C'est la grogne au sein de cette école. D'ailleurs, les professeurs vont observer une journée de protestation le 8 novembre prochain qui sera suivie une semaine après d'une grève illimitée. Car, disent-ils, leurs problèmes sont complexes. “Nous attendons nos primes de scolarité depuis 2003. Les situations financières sont toujours en suspens”, nous a confié un enseignant. Certes, un gestionnaire a été désigné, cependant il ne peut signer aucun document en raison de la non-passation de consignes avec son prédécesseur. L'actuel gestionnaire exige sa nomination dans ce poste sinon il refuse cette place. Selon Ali Mohammedi, secrétaire général de l'union locale de l'Ugta, ce collège risque de fermer dans un mois au plus tard si cette situation n'est pas résolue dans les meilleurs délais. “Aujourd'hui, l'établissement ne peut s'approvisionner ni en gasoil ni en denrées alimentaires. La cantine sera fermée car les fournisseurs ne continueront pas à faire crédit à cet établissement”, a ajouté notre interlocuteur. L'association des parents d'élèves soutient de façon indéfectible les enseignants dans le mouvement qu'ils veulent déclencher. Ali Mohammedi, en sa qualité de vice-président de la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya de Tizi Ouzou, nous a déclaré qu'il appuyait entièrement les revendications des enseignants notamment la nomination d'un gestionnaire pour le collège Si Yahia. Un autre problème de taille auquel sont confrontés les élèves de la 9e AF est celui du BEF. Le secrétaire général de l'union locale, qui avait présidé une réunion avec les enseignants mercredi, à la veille des vacances d'automne, nous a confié, par ailleurs, que ces élèves risquent de ne pas passer cet examen. “Ils ont réglé les frais d'examen mais personne ne peut les verser car ni le directeur ni l'actuel gestionnaire ne peut accomplir cette opération en raison de l'absence de délégation de signature”, a précisé notre interlocuteur, avant de conclure : “La sonnette d'alarme est tirée. La balle est dans le camp de la direction de l'éducation puisque le directeur et son équipe pédagogique ont depuis longtemps prouvé leur sens des responsabilités.” O. Ghilès