Le football est parfois un sport étrange et injuste, et les joueurs de la JSK en savent certainement quelque chose pour avoir mordu la poussière en Eswatini sur un but-surprise de l'attaquant longiligne, Thisabo Mokenkoane, survenu à la 21', et ce, au beau milieu de la domination kabyle. Visiblement touchés dans leur amour-propre, les Canaris prirent l'adversaire à la gorge et l'acculèrent inlassablement sans pouvoir toutefois trouver le chemin des filets. C'est que les camarades de Bensayah, qui avaient failli ouvrir le score dès l'entame du match, avaient rapidement compris que cette formation des "Royal Léopards" n'avait rien d'un foudre de guerre et l'occasion était vraiment propice pour frapper un grand coup dans ce beau petit stade "Mavuso" de Manzini qui avait plutôt l'air d'un véritable music-hall que d'un stade de football. Mais voilà que dominer n'est pas gagner, car, en football, le plus important est de marquer des buts, et beaucoup de buts, surtout lorsque le vent de la révolte est favorable. Même s'il faut reconnaître que le gardien international des "Léopards", Ayenda Dlamini, a réussi des arrêts spectaculaires durant toute la partie, il faut reconnaître que les joueurs kabyles se sont souvent emmêlé les pinceaux pour gaspiller finalement un nombre colossal de grosses occasions de but. En plus des attaquants racés comme Haroun, Bensayah, Medane et surtout Ghanem, de loin le meilleur joueur kabyle, même les défenseurs se sont mis de la partie et auraient pu renverser la vapeur à l'image de Kerroum, Bouhakak et Doumbia qui ont souvent prêté main-forte à leur compartiment offensif sans pouvoir trouver la clé du bonheur. Dans le bus du retour à l'hôtel, et durant toute la soirée qui a suivi un tel gâchis, les joueurs kabyles avaient beau refaire et défaire le match dans la tête, mais ils n'arrivaient pas à comprendre le pourquoi d'une telle impuissance face au but. "Il est vrai que nous éprouvons mille et un regrets pour ne pas avoir profité de notre large domination, car le football est ainsi fait, mais j'insiste sur le fait que nous avons prouvé que nous étions supérieurs à cette formation des 'Royal Léopards' et il nous appartient de bien préparer le match retour de ce dimanche chez nous à Tizi Ouzou pour remonter rapidement cette courte défaite et sceller au plus vite notre qualification pour les poules de cette Coupe de la CAF à laquelle nous avons pris goût depuis la saison passée", dira, lors du traditionnel point de presse d'après-match, le capitaine d'équipe, Rida Bensayah. De son côté, le nouveau coach tunisien de la JSK, Ammar Souayah, alternait le positif et le négatif après une telle culbute dans la mesure où il regrettait l'ampleur d'une telle déconfiture, tout en reconnaissant que son équipe était passée à côté d'un large succès. "Perdre un match sur le score d'un but à zéro n'est pas une catastrophe, mais j'aurais préféré perdre trois points tout en ayant inscrit un ou deux buts en prévision du match retour, mais voilà que l'on ne peut pas refaire un match et le plus important est de bien préparer notre seconde manche pour remonter cet écart d'un but, car je suis profondément convaincu que la JSK n'a pas dit son dernier mot", dira Souayah qui rumine déjà une sacrée revanche, ce dimanche, au stade du 1er-Novembre. Dans l'avion du retour qui a ramené, hier, l'équipe kabyle au bercail, les Canaris avaient meublé, tant bien que mal, ce long périple en Afrique australe en décortiquant, en long et en large, cette défaite imméritée qu'ils veulent positiver à tout prix pour continuer leur belle aventure en compétition continentale. N'est-ce pas que le défi est déjà lancé !