Le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui a dépêché il y a 15 jours une commission d'enquête, vient de se prononcer sur le campus d'El-Kseur à Béjaïa. En effet, dans le conflit qui oppose les enseignants des trois facultés de Targa Ouzemour à l'administration rectorale, le SG a décidé de clore le dossier, qui a fait couler beaucoup d'encre et ce, au grand dam des enseignants qui espéraient être entendus. Rappel des faits. La commission ministérielle, qui a séjourné à Béjaïa les 23 et 24 novembre dernier, a eu à inspecter les conditions dans lesquelles s'est déroulée la rentrée universitaire au niveau du campus d'El-Kseur, déserté par une bonne partie des enseignants en raison d'un mouvement de contestation qui durait depuis le 4 octobre. Les représentants du ministère ont rencontré les délégués des enseignants en grève pour les écouter après qu'ils ont été reçus par le secrétaire général du ministère quelques jours auparavant. Mais la correspondance du SG du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est "loin de répondre à leurs revendications", dénonce-t-on, "mais vient au contraire d'encenser l'administration". Dans sa correspondance, le secrétaire général du ministère écrit que l'université de Béjaïa a bénéficié d'un nouveau campus à El-Kseur de quelque 6 000 places pédagogiques ; il poursuit en disant que l'université a pris possession des lieux le 4 octobre dernier dans le cadre de l'année universitaire 2021-2022. Il explique que cela n'a pas été du goût de certains enseignants, qui l'ont fait savoir les 14 et 18 novembre dernier d'où l'envoi d'une commission ministérielle pour écouter toutes les parties. Il indique en outre que les études se déroulent dans de bonnes conditions et estime que les étudiants sont plutôt satisfaits. Mais il reconnaît un manque de moyens. À ce titre, il a chargé le recteur de Béjaïa, poursuit le communiqué, de coordonner avec les différentes directions de wilaya pour y remédier, notamment en ce qui concerne le volet pédagogique et les conditions de vie dans les résidences universitaires. Il a plaidé pour un travail dans le sens du règlement des problèmes rencontrés ou soulevés par les étudiants en matière de prise en charge sur le plan pédagogique et de l'hébergement. Il a appelé en outre à l'approfondissement du dialogue – sans préciser avec qui – pour réduire la forte concentration qu'il y a dans le campus de Targa Ouzemour afin que la zone universitaire puisse se renouveler et se développer pour en faire un pôle d'excellence. Cette déclaration du secrétaire général du ministère a été mal reçue par les enseignants des trois facultés du campus de Targa Ouzemour. Dans une déclaration rendue publique le lendemain, les délégués des professeurs des trois facultés du campus de Targa Ouzemour et les membres du Syndicat des enseignants solidaires du supérieur (Sess) de l'université de Béjaïa, dénoncent la décision du secrétaire général du ministère de tutelle qui légitime "une décision unilatérale et illégale de délocaliser les premières années du département de technologie, ainsi que le département de technologie du campus de Targa vers le campus d'El Kseur" et qui soutient "l'administration de l'université de Béjaïa, qui n'a aucun respect des délibérations des organes de l'université". Les protestataires dénoncent la partialité de la correspondance, dans laquelle aucune doléance des enseignants n'a été mentionnée ou prise en considération. Ils renouvellent leur "rejet ferme de la décision unilatérale et illégitime de délocaliser les premières années de technologie au campus de la faculté d'économie d'El-Kseur".