Nadia Kaci a été découverte en 1994 dans Bab El-Oued City, de Merzak Allouache, et a travaillé ensuite avec Bertrand Tavernier, Jean-Pierre et Nadir Moknèche dont notamment Viva Laldjérie. Depuis deux ans, elle interprète au théâtre Femmes en quête de terre, un monologue autobiographique dont elle est l'auteure. Rencontre. Liberté : Viva Laldjérie est votre deuxième film avec Nadir Moknèche, pouvez-vous nous expliquer cet attachement ? Nadia Kaci : C'est une rencontre… le rôle qu'il m'avait proposé dans le film de Mme Osman n'était pas important mais j'ai tout de suite accepté parce que c'était un rôle de composition. L'idée d'aller dans ce sens me motivait beaucoup mais cette façon de se travestir pour un comédien ou une comédienne est une chose formidable et passionnante ; on a besoin d'aller s'explorer vers des choses qu'on ignore et le rôle de Fifi est un rôle très joli, un personnage d'une grande sensibilité et de générosité qui m'a beaucoup touché. Quelle réaction avez-vous eu en vous mettant nue devant les caméras ? Je ne me suis pas trop posé la question, c'est le premier nu que je fais et c'est peut-être aussi le dernier, je ne sais pas. Ce nu-là faisait partie du rôle et ce personnage avait une espèce de naïveté mais aussi ce n'est pas un nu vulgaire. À l'heure où tout le monde veut nous habiller, il faudrait dire que l'anatomie est quelque chose de naturel. Je n'ai rien contre le hijab et je n'ai rien contre le nu, non plus. Pensez-vous aux gens qui vous connaissent ? Depuis plus de douze ans, j'ai pris un peu de distance avec ma société, ça permet de mettre les choses en place sans dramatiser et sans les compliquer. Je suis de métier comédienne, je ne peux pas me poser la question si ça choque X ou Y. Quel regard portez-vous sur la femme algérienne ? Elle est différente et multiple, ce qui donne une grande richesse à notre société. En général, les Algériennes sont très courageuses, battantes et responsables. A. A. M.