Depuis hier et jusqu'au 14 mars, les gens de Rennes auront l'opportunité de parcourir Alger, sa géographie et son histoire en images.. Après Londres, Le Caire, New York, Tokyo, Dublin...la 11e édition du Festival travelling organisé par Rennes métropole axe sa programmation sur le cinéma algérien dans toute sa diversité. Découpé en plusieurs sections, le festival aura un double regard historique : Alger au cinéma; du mythique Pépé le Moko (1937) de Julien Duvivier, avec sa Casbah de carton-pâte, au cinéma libre et contemporain notamment avec Viva Laldjérie (2003) de Nadir Moknèche. Un regard plus particulier sera porté sur l'oeuvre algéroise de Merzak Allouache (Omar Gatlato, Salut cousin, Bab El-Oued city..) le thème de la guerre de Libération sera traité sous l'axe «C'était la guerre» et verra la projection des films les plus connus comme La bataille d'Alger (1965) de Gillo Pontecorvo, l'Opium et le bâton (1971) d'Ahmed Rachedi. L'écho français de cette guerre sera véhiculé à travers notamment les films Petit soldat de Jean-Luc Godard (1960) et La trahison de Philippe Faucon d'après le livre de Claude Sales, ou encore René Vautier et ses films militants (Avoir 20 ans dans les Aurès, 1971) Sera rendu dans cette catégorie, un hommage au père du Vent des Aurès (1966) et Chronique des années de braise, Mohamed-Lakhdar Hamina. Un autre hommage sera rendu à l'auteur de La Citadelle, Mohamed Chouikh, adapté du roman de Claire Etcherelli. Les femmes dans le cinéma est un autre volet du festival qui s'emploiera à mettre en lumière des femmes actrices, cinéastes ou personnages majeurs algériens. Aussi on peut citer Assia Djebar en tant que réalisatrice, Yamina Bachir-Chouikh (Rachida, 2002), Jamila Sahraoui (Et les arbres poussent en Kabylie, 2003), et Yamina Benguigui (Mémoires d'immigrés, 1997, Femmes dans l'Islam, 1999, Inchallah dimanche, 2001...) La cinquième section de travelling portera sur les perspectives de renouveau du cinéma algérien, avec sa nouvelle génération représenté notamment par les courts ou longs métrages de Lyès Salem, Mohammed Latrèche, Karim Bensalah et Malek Bensmaïl qui sonde la société algérienne à travers ses documentaires percutants et pertinents. C'est parce que l'Algérie est plurielle que le festival s'attardera aussi sur ces réalisateurs d'origine immigrée ou pied-noir mais qui ne sont pas moins Algériens. On peut citer Jean-Pierre Lledo, Mehdi Charef, Malik Chibane... la Blanche Alger rit la nuit est un autre concept qui, sans aucun doute, apportera sa note de gaieté et de détente lors de ce festival et ce, en projetant une série de films drôles qui nous ont certainement amusé en les regardant. Ce sera au tour des Français de faire connaissance avec ces films. Ces derniers sont Bab el Web de Merzak Allouache (2004), les folles années du twist (1986) de Mohammed Zemouri, Il était une fois dans l'oued de Djamel Bensalah... Cité-ciné Alger sera, à coup sûr, un évènement fédérateur qui rassemblera, outre des réalisateurs, de nombreux invités qui viendront débattre du rôle ou de la situation du cinéma en Algérie. Parmi ces invités, l'incontournable Boudjema Karèche, ex-directeur de la cinémathèque algérienne, Benjamin Stora, Pascal Blanchard, mais aussi des comédiens ou simples amateurs de cinéma... En somme, il sera question en premier de la vie cinématographique en mouvement. Un évènement qu'il ne faudra pas rater, du moins pour ceux qui sont ou se retrouveront de l'autre côté de la Méditerranée. Enfin, parallèlement à ce festival, Travelling quittera Alger le temps de deux compétitions de courts métrages qui présenteront une sélection d'oeuvres francophones axées sur l'univers urbain et permettront à un jury d'enfants de remettre un nouvel «Eléphant d'or» junior qui s'adresse plus particulièrement au jeune public. Au programme, plus de cinquante films courts et longs métrages, la compétition «Eléphant d'or», des avant-premières, des inédits, des ateliers, de la musique. Débats, rencontres, expositions, concerts, dégustations...au-delà des salles obscures et des grands écrans. Bref, que du bon!