La polyclinique de la commune d'Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Draâ El-Mizan, est enfin dotée d'un service exclusivement réservé aux urgences médicales. Sa mise en service a eu lieu dimanche dernier, en présence des autorités et des habitants, désormais soulagés de voir leur calvaire prendre fin. Selon les explications fournies sur place, la dotation de la polyclinique de ce nouveau service qui fonctionnera désormais 24/24 a été rendue possible après l'aménagement de l'ex-maternité rurale, restée abandonnée depuis plus d'une vingtaine d'années. "C'était l'une de nos revendications. Nous avions tenu de nombreuses réunions avec toutes les autorités concernées pour enfin obtenir une enveloppe financière ayant servi à la réhabilitation entière de cette structure, aujourd'hui opérationnelle. C'est un acquis pour la population d'Aït Yahia Moussa. Nos patients sont évacués de nuit vers Draâ El-Mizan et Draâ Ben Khedda, d'autant plus que notre polyclinique ferme ses portes à 17h", explique, soulagé, Ali Ouilem, le coordinateur de la coordination des comités de village. Selon notre interlocuteur, ce point d'urgences vient soulager un tant soit peu toute la population de cette commune rurale. Cependant, ajoute-il, la coordination réitère sa revendication quant à la réalisation d'une nouvelle polyclinique digne de ce nom. "Nous réitérons notre demande en ce qui concerne l'inscription d'une nouvelle polyclinique car l'actuelle est vétuste et ne répond plus aux besoins d'une population qui avoisine les 30 000 habitants. S'il est vrai que notre commune ne possède plus d'assiettes foncières, nous attendons que le nouvel exécutif communal fasse des efforts pour déclasser une partie du patrimoine forestier en vue de développer certains services étatiques de base, dont la polyclinique que nous demandons", a-t-il encore enchaîné. À noter que ce point d'urgences est doté de tous les équipements nécessaires et d'un personnel suffisant pour fonctionner comme il se doit. Quatre médecins et seize agents paramédicaux y ont été affectés afin d'assurer le service sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Grâce aux efforts de l'EPSP et de la direction de la santé et de la population de Tizi Ouzou, ce nouveau service est équipé en moyens suffisants. De son côté, la diaspora d'Aït Yahia Moussa établie à l'étranger a contribué énormément à équiper non seulement cette polyclinique, mais aussi les unités de soins implantées dans les grands villages de la commune. Du matériel médical et des chaises médicales ont déjà été affectés la semaine dernière aux salles de soins, sans oublier les concentrateurs d'oxygène livrés à la polyclinique en août dernier au moment du pic de la pandémie. Cela étant, la coordination attend toujours l'ambulance médicalisée promise lors de la dernière réunion tenue avec les autorités concernées suite aux actions de rue menées par les citoyens en vue d'exiger leur part du développement. De nombreux citoyens regrettent également que leur commune demeure toujours dépourvue de maternité. "Il y a un net recul par rapport aux années 1980 et 1990. Nous avions une maternité et maintenant ce service a disparu. Nos parturientes sont contraintes de se déplacer soit à Draâ El-Mizan, soit encore à Tizi Ouzou pour accoucher. Nous souhaitons qu'une maternité soit programmée pour notre municipalité", déplore un ex-élu local.