La secrétaire générale du Parti des travailleurs estime qu'en plus de l'aggravation de sa situation interne et à tous les niveaux, l'Algérie fait face, sur le plan régional, à de graves dangers qui, selon elle, "menacent sa sécurité". Tous les clignotants sont au rouge car l'année 2021 a été celle "de tous les sinistres" et 2022 s'annonce d'"une extrême dangerosité". C'est là la quintessence de l'analyse de la situation générale du pays faite par Louisa Hanoune, dans un rapport politique introductif présenté hier aux travaux de la dernière session de 2021 du comité central. "L'année 2021 s'achève dans l'incertitude et l'angoisse pour l'immense majorité du peuple. Car elle a été l'année de tous les sinistres", assène-t-elle d'emblée, tout en se défendant "de toute volonté de noircir le tableau". Sur le plan politique, toutes les libertés sont, aux yeux de Mme Hanoune, aujourd'hui menacées. "L'année 2021 a été marquée par une offensive sans précédent contre le multipartisme et le droit à l'organisation politique en général", dit-elle, non sans dénoncer une machine judiciaire qui "tourne à plein régime sur la base de l'instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme par le recours à l'amalgame, à la généralisation et à la confusion, y compris la responsabilité collective. Une dérive gravissime". Sur le plan socioéconomique, la paupérisation se généralise, la faim s'installe et le gouvernement est, selon la pasionaria du PT, dans l'incapacité de stopper cette spirale de "l'effondrement social épouvantable" à même de provoquer "un séisme de très grande magnitude, porteur de tous les dangers". Au lieu d'apporter des solutions positives qui stoppent la descente aux enfers (...), le gouvernement s'attaque frontalement aux subventions sociales dans la loi de finances pour 2022, programme leur suppression, ajoute des taxes (sur le sucre...) et des impôts pour les professions libérales, poussant dans la déchéance sociale absolue la majorité et officialisant la rupture avec ce qui reste comme liens positifs entre les citoyens et l'Etat tel qu'hérité de l'Indépendance nationale", dénonce-t-elle. Et de tirer sur les deux Chambres du Parlement en assimilant leur vote de la LF-2022 à une "déclaration de guerre sociale". Ce désastre social est la conséquence, selon la secrétaire générale du PT, de l'orientation économique du gouvernement, marquée par une désertification industrielle avancée, la privatisation des entreprises publiques économiques (EPE) mais aussi les banques et les mines, etc. "Ce gouvernement met en œuvre une politique pire que celle imposée par le FMI dans les années 1990, lorsque le pays était étranglé par la dette extérieure et soumis à un Plan d'ajustement structurel dévastateur, provoquant la désertification sur le plan socioéconomique", s'offusque Mme Hanoune, qui a la conviction bien chevillée que "la politique du gouvernement ne relancera pas l'industrie". En plus de l'aggravation de sa situation interne à tous les niveaux, l'Algérie fait face, sur le plan régional, à de graves dangers qui, selon la première responsable du PT, menacent sa sécurité. Elle cite le rétablissement par le régime marocain de ses relations avec l'entité sioniste et leur renforcement, y compris sur le plan militaire, ce qui, à ses yeux, "constitue une menace sérieuse sur notre sécurité nationale et la sécurité de tous les peuples du Maghreb, à commencer par le peuple marocain frère". Si elle dresse un tableau des plus sombres de la situation du pays et prévoit une année 2022 d'"une extrême dangerosité", Mme Hanoune reste toutefois optimiste car, dit-elle, les couches moyennes, comme celles déjà plongées dans la misère, "n'auront d'autre choix que de se défendre, d'arrêter le rouleau compresseur, d'empêcher la somalisation du pays". Et Mme Hanoune de faire un vœu : "Que l'année 2022 soit celle des victoires, de la réappropriation des droits et des conquêtes socioéconomiques et politiques, de la reconstruction politique économique et sociale, c'est-à dire du progrès et de la démocratie, du retour de l'espoir."