Le CHU de Tizi Ouzou n'est pas la seule structure de santé à connaître la saturation dans la région. Les capacités d'hospitalisation Covid dans les trois EPH de Tigzirt, d'Azeffoun et d'Azazga sont déjà dépassées depuis plusieurs jours. Le CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou connaît, ces derniers jours, un afflux massif de nouveaux contaminés par la Covid-19. Face au risque imminent de la saturation de ses services, il tire la sonnette d'alarme, alors que les spécialistes considèrent que la quatrième vague de la pandémie ne fait que commencer. "Près d'une centaine de patients est, quotidiennement, reçue en consultation aux urgences dédiées à la pandémie, ouvertes H24", a alerté la direction du CHU dans un communiqué rendu public ce week-end, précisant que "le nombre de sujets, actuellement hospitalisés dans les deux unités Nedir-Mohamed et Belloua dépasse, désormais, les 120 dont 10 sont en soins intensifs dans les deux services de réanimation médicale et chirurgicale". Dans son document, la même direction précise, que d'ores et déjà, les trois services d'hospitalisation des maladies infectieuses, de pneumologie et de médecine interne affichent complet et que, tout comme lors de la troisième vague enregistrée durant l'été dernier, le CHU se voit contraint de réquisitionner certains de ses autres services pour continuer à faire face à cet important afflux de patients contaminés. "Pour la troisième fois depuis l'apparition du virus, les services d'endocrinologie-diabétologie de Belloua et celui d'urologie de l'unité Nedir-Mohamed sont désormais réquisitionnés pour assurer de nouveaux lits d'hospitalisation voués à la pandémie", a expliqué la direction du CHU ajoutant qu'avec ce nombre croissant des malades reçus, le plan spécial est déjà mis en branle. Le plan en question, est-il expliqué, prévoit le recours à la réouverture d'autres services pour contenir l'afflux des malades de cette 4e vague. Un plan qui, tout comme durant les vagues précédentes, risque encore de laisser en rade les autres malades relevant des spécialités dont les services sont réquisitionnés. Pour atténuer cette 4e vague et éviter qu'elle ne dure longtemps, les rédacteurs du document ont lancé un appel à la conscience de chacun. "Dans cette optique, le respect strict des mesures barrières et le recours au vaccin sont plus que jamais dictés. Ce sont les seules alternatives qui permettront de décliner les contaminations, et prémunir des formes graves", ont-ils insisté. À souligner que le CHU de Tizi Ouzou n'est pas la seule structure de santé à connaître la saturation dans la région. Les capacités d'hospitalisation en Covid dans les trois EPH de Tigzirt, d'Azeffoun et d'Azazga sont déjà dépassées depuis plusieurs jours. Le 28 décembre dernier déjà, l'hôpital de Tigzirt comptait 49 sujets hospitalisés pour la Covid-19, alors que celui d'Azeffoun comptait 48 cas, et celui d'Azazga 70 , selon le Dr Bekri de la Direction de la santé de Tizi Ouzou, qui a déploré le faible rythme de la campagne de vaccination dans la wilaya. Un rythme que le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, qui intervenait jeudi au forum de la radio locale, a qualifié de "peu satisfaisant". "Depuis septembre dernier, nos efforts sont axés sur l'augmentation des capacités d'oxygène médical dont nous avons atteint aujourd'hui une capacité satisfaisante de 70 000 litres en évaporateurs. En revanche, la vaccination n'est malheureusement pas satisfaisante, puisque nous n'enregistrons que 600 à 700 vaccinés par jour", a-t-il déploré. Cela d'autant plus que depuis le lancement de la vaccination dans la wilaya, le taux de personnes ayant reçu leur première dose n'est encore que de 46,9% et celui de personnes ayant reçu leur deuxième dose est de 29,3%. Des taux que les spécialistes considèrent comme insuffisants pour faire face à la 4e vague. Surtout que cette faiblesse est couplée d'un relâchement général en matière de mesures barrières.