Le tribunal correctionnel de Béjaïa a renvoyé, hier, à une date ultérieure le procès du syndicaliste du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), Abdelkader Hadjadj, accusé d'"incitation à attroupement non armé". Selon Me Brahim Hamour, avocat de la défense, le renvoi de cette affaire coïncide avec le premier jour du mouvement de grève illimitée déclenchée à l'échelle nationale par les greffiers, lesquels sont chargés de la tenue des registres et de la mise à jour des dossiers en instance. Notre interlocuteur affirme, en outre, que son mandant est poursuivi en raison de son activisme au sein du mouvement de contestation populaire né en février 2019. Membre actif de la Fédération des communaux de la wilaya de Béjaïa, affiliée au Snapap-Cgata, le syndicaliste mis en cause, fonctionnaire à l'APC d'Aokas, affirme, de son côté, que son affaire est liée à sa participation aux manifestations de rue organisées à Béjaïa depuis le début de la révolution populaire pacifique. Sa convocation au tribunal de la ville est intervenue, selon lui, plus de six mois après son audition, le 6 juin 2021, par les services de la Police judiciaire (PJ) de la sûreté de wilaya de Béjaïa. Notons que cette assignation en justice n'a pas manqué de susciter la réaction des structures locales du Snapap, dont la coordination de la wilaya de Béjaïa, laquelle a dénoncé, à travers un communiqué, le "harcèlement judiciaire" que subit son syndicaliste et appelle les autorités à "respecter les amendements internationaux ratifiés par l'Algérie". S'inscrivant dans cet élan de solidarité, la section Snapap de l'APC d'Aokas condamne, elle aussi, cet "acharnement judiciaire et l'escalade de la répression que les tenants du pouvoir mènent en ce moment contre nos camarades syndicalistes".